Quatre arrestations ont eu lieu lundi dans le cadre de l’agression homophobe du 17 décembre au centre-ville de Metz. Un cinquième suspect est toujours recherché.
Ils ont été interpellés lundi, aux aurores, à leur domicile. Quatre individus, trois hommes et une femme, ont été placés en garde à vue dans le cadre de l’enquête sur l’agression homophobe dont a été victime un couple, à la sortie d’une discothèque gay de Metz, le 17 décembre.
C’est, entre autres, l’exploitation de la vidéoprotection installée dans le quartier de l’Esplanade, qui a permis d’identifier cette Messine âgée de 24 ans, deux Messins de 29 et 24 ans et un habitant de Rozérieulles (commune de l’agglomération messine) âgé de 23 ans. Un cinquième individu est toujours recherché par les enquêteurs de la brigade des violences urbaines de la sûreté départementale.
Les quatre assaillants présumés ont été auditionnés lundi. Et comme s’y attendaient les enquêteurs, leurs versions divergent, notamment d’avec celles des deux victimes, qui se sont vues délivrer des certificats médicaux faisant état de six et 15 jours d’incapacité totale de travail (ITT).
Les quatre interpellés évoquent des circonstances discordantes et minimisent le caractère homophobe des violences, une circonstance aggravante de plus en plus lourdement sanctionnée par la justice.
Présentés ce mardi
Cette affaire a été particulièrement médiatisée, pour son impressionnante violence et grâce à la volonté de dénonciation du couple agressé. Jean Toniolo, adjoint au maire de Homécourt avait immédiatement pointé le caractère homophobe, et sans équivoque, de l’agression dont il a été victime avec son conjoint, Christophe Trépaut, littéralement roué de coups par des agresseurs qui ont clairement exprimé vouloir « casser du pédé ».
Il a décrit dans les colonnes du Républicain lorrain «une meute» tombée sur un homme à terre et frappé au visage sans «personne dans le groupe» pour la calmer. Une agression qui s’est donc produite à 2h30 du matin, à quelques mètres d’une boîte de nuit, lieu de rassemblement de la communauté LGBT (lesbiennes, gays, bisexuels et transexuels).
Les quatre mis en cause devraient être présentés mardi dans la journée à un magistrat, qui décidera des poursuites éventuelles et qualifications retenues envers chacun d’entre eux. Voire éventuellement de l’ouverture d’une information judiciaire.
Si la circonstance aggravante d’homophobie est souvent difficile à prouver, même si dans le cas présent elle pourra être corroborée par les nombreux témoins, celle de violences commises en réunion, ne fait, elle, aucun doute.
Lisa Lagrange (Le Républicain lorrain)
Avons-nous l’identité exacte et les noms des aggresseurs?