Alors que le Swift cherche encore à lever des doutes sur sa fin d’année, Maurice Deville se bat lui pour ses droits. Contre son club formateur.
Plus un jour ne se passe désormais sans qu’un ex-joueur du Swift ne vienne apporter sa pierre à l’édifice du réquisitoire contre la gestion d’un club que ses joueurs accusent d’avoir des retards de paiement. Alors que Clément Couturier assurait lundi attendre encore «le versement de 12 000 euros» et que Jaime Simoes, dans le quotidien portugais Record, parle de «menaces» envers l’effectif, c’est un gars du club, Maurice Deville, qui se plaint de la façon dont il a été traité.
Parmi les nombreux «ex» du Swift, vous êtes l’un des plus mal lotis puisque vous êtes toujours sans club. Comment cela se passe-t-il pour vous ?
Maurice Deville : Je fais tout mon possible pour retrouver un club depuis mon licenciement abusif, mais c’est extrêmement difficile. Je tiens à préciser que mon licenciement abusif est intervenu à un moment particulièrement défavorable et inhabituel dans le monde du football professionnel, rendant tout transfert au Luxembourg en 2024 impossible. J’ai sollicité tous mes contacts en Allemagne, Belgique, France pour réaliser à la dernière minute un transfert à l’étranger…
Mais c’était irréaliste parce que les clubs avaient déjà constitué leurs équipes pour la saison prochaine. Il est en effet bien connu que les transferts sont planifiés à l’avance pour de bonnes raisons. Et maintenant, je me heurte aux quatre mois que je viens de passer sans club… Le comportement du Swift a donc été extrêmement négligent et non professionnel, ce qui menace maintenant fortement ma carrière. Mais j’ai encore le jus et la qualité.
J’ai été par exemple en test en 3e Liga, à Aix-la-Chapelle. Ils étaient très satisfaits de mes performances et m’ont rappelé pour un match d’essai. Malheureusement, ils recherchent un finisseur et on sait que je ne suis pas un finisseur. Je n’avais pas le bon profil. Je suis plutôt un garçon qui joue autour du finisseur, qui travaille pour l’équipe.
J’ai aussi eu des touches avec des clubs luxembourgeois et il faut voir si cela fonctionne, cet hiver. C’est que c’est compliqué : ils n’ont droit qu’à deux renforts plus un gardien… En attendant, je m’entraîne avec le club de ma ville, qui évolue en D5 allemande… Mais j’ai 32 ans et je ne veux pas m’arrêter. Je veux vraiment trouver !
Il me restait encore deux saisons au moins. J’ai organisé tout mon avenir en fonction de ça
Que s’est-il passé pour vous, cet été ?
Je suis convaincu d’avoir été victime d’un licenciement abusif. L’affaire devra très probablement être tranchée par un juge. Et je ne veux pas faire de commentaire supplémentaire tant qu’un jugement définitif n’aura pas été rendu.
Pour quel motif avez-vous vu votre contrat arrêté ?
Aucun. Je ne sais pas, on ne m’a pas expliqué. Le Swift n’a jamais fourni de motif.
Quelle était la durée de votre contrat ?
Encore de deux saisons au moins. J’ai organisé tout mon avenir en fonction de cette période. Vous pouvez imaginer que tous mes plans sont maintenant bouleversés. Mais j’avais un préavis de deux mois. Donc j’ai dû honorer la reprise, faire les séances, y compris celles avec le nouveau coach, Emmanuel Da Costa, qui m’a fait participer aux matches amicaux de la même façon que les autres et j’ai même été bon. Je crois qu’il aurait eu envie de me garder. J’ai toujours été pro. Lui aussi. On aurait pu faire du bon travail. J’étais même sur la photo d’équipe!
Donc vous ne savez pas qui a pris la décision ?
Non.
Comment cela s’est-il terminé, pour vous ?
Le dernier jour de contrat était celui de mon anniversaire. Avant la séance, j’ai pris la parole devant les joueurs pour leur expliquer, parce que seuls certains très rares copains étaient au courant. Les autres, non. Et après, j’ai invité tout le monde dans un café d’Hesperange pour boire un dernier verre. C’est quand même mon premier club. Cela m’a rendu vraiment triste.
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