La médiatrice de l’UE a fustigé la procédure choisie il y a six mois par la Commission européenne pour promouvoir l’Allemand Martin Selmayr au sommet de l’administration, dans les conclusions de son enquête rendues publiques mardi.
Martin Selmayr, qui était le bras du droit du président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, avait été promu le 21 février au poste de secrétaire général, poste le plus élevé de l’administration de la Commission, qui n’avait fait l’objet d’aucun affichage.
Pour la médiatrice de l’UE Emily O’Reilly, qui avait ouvert une enquête en mai, la Commission, afin de justifier cette absence d’affichage, « a créé un sentiment d’urgence artificiel » pour pourvoir ce poste de secrétaire général. « Elle a également organisé une procédure de sélection du secrétaire général adjoint, non pour remplir ce rôle, mais plutôt pour faire en sorte que Martin Selmayr soit nommé secrétaire général par le biais d’une procédure rapide en deux étapes », est-il souligné dans un communiqué.
Revoir la procédure
Mme O’Reilly ne s’en prend pas à Selmayr personnellement, qui est à ses yeux « un fonctionnaire compétent de l’UE ». Elle n’exige pas non plus une nouvelle procédure de nomination. Mais « elle invite la Commission à élaborer une procédure de nomination spécifique et distincte pour son secrétaire général afin d’éviter que cela ne se reproduise ». « La procédure devrait inclure la publication d’un avis de vacance, l’inscrivant à l’ordre du jour de la réunion hebdomadaire des commissaires et comprenant également des experts externes au sein du Comité consultatif des nominations », poursuit-elle.
Martin Selmayr avait été nommé secrétaire général de la Commission quelques secondes seulement après sa désignation à la fonction de secrétaire général adjoint, un poste affiché auquel il avait postulé. Le « transfert » de poste proposé par Jean-Claude Juncker avait surpris la plupart des commissaires européens présents lors de la réunion de nomination, mais il avait été entériné sans protestations. L’enquête de la médiatrice a découlé de deux plaintes déposées par des eurodéputés néerlandais du groupe Alde (libéraux) et des élus français du groupe Socialistes et démocrates (S&D) au Parlement européen.
LQ/AFP