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Affaire Maëlys : Nordahl Lelandais sera questionné « jusqu’à ce qu’il en ait marre »


Son avocat Me Jakubowicz, s'est gardé de toute déclaration aux médias lundi. (photo AFP)

Nordahl Lelandais, qui a avoué mi-février avoir tué « involontairement » la petite Maëlys fin août en Isère, a commencé à « fournir des explications » aux juges d’instruction de Grenoble qui l’interrogeaient lundi, a-t-on appris auprès du parquet.

Contrairement à la précédente audition qui avait tourné court le 22 février – elle avait duré « une dizaine de minutes » – une semaine après la découverte des restes de la fillette, cet interrogatoire entamé lundi matin se poursuivait dans l’après-midi, après une pause méridienne. « Nordahl Lelandais fournit des explications qui sont les siennes », a déclaré le parquet qui ne fera pas de conférence de presse à l’issue de cette audition. « Il faut les réserver aux parents de la victime et les confronter au dossier. »

Les trois juges d’instruction « ont encore un certain nombre de questions à lui poser. Cela peut durer jusqu’à ce qu’il en ait marre. S’il veut parler, il faut d’abord l’écouter. Il fait ses déclarations, on verra après ce qui correspond au dossier ou ce qui s’en éloigne », a poursuivi la même source.

Sa thèse « compliquée à défendre »

Si les analyses du squelette et des vêtements de Maëlys sont toujours en cours, de même que l’expertise psychologique du suspect, les juges comptaient interroger en détail Nordahl Lelandais sur ce qui s’est passé dans la nuit du 26 au 27 août, quand l’enfant a disparu d’une soirée de mariage à Pont-de-Beauvoisin. Et sur sa consultation de sites pédopornographiques au cours de cette soirée et le lendemain matin. Une source proche du dossier estime qu’il « va être très compliqué pour lui de défendre la thèse de l’homicide involontaire », même s’il fait preuve d’une « capacité d’adaptation » aux nouvelles pièces versées au dossier.

Nordahl Lelandais, 35 ans, a été extrait lundi matin de sa cellule de l’Unité hospitalière spécialement aménagée de la prison de Lyon-Corbas à l’hôpital psychiatrique du Vinatier, où il a été admis le 16 février. Il a été rejoint au palais de justice de Grenoble par son avocat Me Jakubowicz, accompagné de deux collaborateurs, qui se sont gardés de toute déclaration aux médias présents pour cette seconde audition depuis ses aveux.

Le 14 février, l’ancien maître-chien avait mené les enquêteurs jusqu’à la dépouille de Maëlys De Araujo, après y avoir été acculé par la découverte d’une micro-trace de sang dans le coffre de sa voiture pourtant méticuleusement récurée le lendemain de la soirée de mariage. Il avait alors dit l’avoir tuée « involontairement », assurant qu’il s’expliquerait ultérieurement. Mais son audition prévue une semaine plus tard s’était heurtée à son silence.

Le Quotidien/AFP