Le Premier ministre, qui est également ministre de la Culture, a tancé ce mardi le directeur du Mudam, Enrico Lunghi, après son geste agressif envers une journaliste d’RTL. Même si Enrico Lunghi bénéficie d’un congé sans traitement en tant que fonctionnaire, une enquête disciplinaire sera lancée contre lui.
Xavier Bettel n’a pas trop tardé à réagir dans l’affaire Lunghi. Lundi soir, nos confrères de RTL avaient diffusé des images sur lesquelles le directeur du Musée d’art moderne Grand-Duc Jean (Mudam) perd ses nerfs lors d’une interview. Enrico Lunghi avait mal pris une question avant d’arracher le micro de la journaliste et de lui empoigner le bras, causant une incapacité de travail de deux jours selon RTL. Ce comportement a été qualifié lors d’un point presse improvisé d’ « inacceptable » et d’ « indigne » par le chef du gouvernement, qui est en même temps ministre de la Culture et ministre en charge des Médias et des Communications.
Vu le statut d’Enrico Lunghi, qui depuis son entrée en fonction comme directeur du Mudam en 2009 bénéficie d’un congé sans traitement en tant que fonctionnaire, la marge de manœuvre du Premier ministre est cependant limitée. « Aujourd’hui, je ne suis pas le patron de M. Lunghi, mais en tant que fonctionnaire bénéficiant d’un congé sans traitement, il a aussi des obligations à remplir. Vu la gravité des faits, j’ai chargé le commissaire en charge de la discipline au sein de la fonction publique de mener une enquête », a annoncé Xavier Bettel, visiblement déçu, aussi sur le plan humain, par Enrico Lunghi. « Il s’agit d’un comportement indigne d’un directeur d’une institution culturelle », souligne le ministre de la Culture.
La décision sur la poursuite ou non de la mission d’Enrico Lunghi à la tête du Mudam reviendra seule au Conseil d’administration. « J’ai parlé avec la présidente et le vice-président du CA du Mudam. Ils m’ont informé que cette semaine auront lieu des réunions où M. Lunghi sera convoqué. Il reviendra à eux de décider quelle seront les suites à réserver à cette affaire », conclut Xavier Bettel, non sans souligner sa pleine volonté de continuer à « défendre le travail des journalistes ».
David Marques