Les avocats de Murielle Bolle, témoin clé de l’affaire Grégory en 1984, aujourd’hui soupçonnée d’enlèvement et placée en détention provisoire, vont déposer lundi une demande de remise en liberté, a annoncé vendredi Me Christophe Ballorin.
« Cela nous a semblé indispensable car Murielle Bolle ne va pas bien du tout », a-t-il déclaré, précisant qu’elle poursuivait sa grève de la faim entamée la veille. La réponse de la justice doit intervenir « dans un délai de 20 jours ».
« Nous allons déposer plainte pour faux témoignage et dénonciation calomnieuse », a ajouté Me Ballorin, avertissant que le même sort sera réservé à « tout apprenti corbeau » qui apparaîtrait dans cette affaire. La rétractation éclair de sa cliente, en novembre 1984, après son témoignage accablant Bernard Laroche pour le rapt du garçon de quatre ans retrouvé mort le 16 octobre dans la Vologne, est au cœur des investigations. La déposition du cousin vient conforter la thèse de violences familiales ayant conduit à sa volte-face, mais les avocats parlent d’un « tissu d’inepties » et disent pouvoir le prouver.
Confrontation le 28 juillet avec le cousin
Ce cousin germain a maintenu ses affirmations dans un entretien à BFMTV. « Je sais que je dis la vérité, je sais que je ne mens pas. C’est quelque chose que j’avais au fond de moi depuis 33 ans », a-t-il confié. « Ce que j’ai fait […] je l’ai fait pour moi, ma conscience à moi et pour Grégory, parce que même 33 ans après, on a l’impression que les gens ont oublié ce gamin qui est décédé. Aujourd’hui j’ai 54 ans, y a plus de pression familiale […] Aujourd’hui, moi je parle à cœur ouvert et d’autres peuvent parler à cœur ouvert également. »
Une confrontation entre les deux protagonistes est prévue le 28 juillet.
Murielle Bolle a obtenu jeudi en fin de journée de meilleure conditions d’incarcération, notamment « une cellule avec une douche », ce qui lui évite des trajets au sein de la prison, précise Me Ballorin, qui s’était inquiété la veille « des insultes, des cris de haine, des menaces de mort » proférés par des détenus.
A la mi-juin, l’arrestation de Marcel et Jacqueline Jacob, grand-oncle et grand-tante de Grégory, avait relancé spectaculairement ce dossier des plus énigmatiques. Soupçonnés d’être les fameux « corbeaux » de l’affaire et mis en examen pour enlèvement et séquestration suivie de mort, les deux septuagénaires, jamais inquiétés jusqu’alors, ont été remis en liberté sous contrôle judiciaire strict.
Le Quotidien/AFP
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