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Affaire CFL : il y a eu un dysfonctionnement, avec licenciement à la clé


Marc Wengler, le directeur général des CFL, et Jeannot Waringo, le président du Conseil d'administration, reprochent au Tageblatt d'avoir émis des «insinuations» et fait des «amalgames». (Photo : julien garroy)

La direction générale des CFL a confirmé, ce mardi après-midi, qu’une procédure disciplinaire à la suite d’une affaire de harcèlement a été engagée. Les faits datent d’il y a 8 mois. Dans ce dossier étaient inclus les dysfonctionnements révélés par le Tageblatt. Des sanctions ont été prises, allant «d’un rappel à l’ordre jusqu’au licenciement» d’employés qui auraient regardé des séries, joués aux cartes ou dormis, au lieu de faire leur travail.

La réaction fut rapide, mais pas forcément très heureuse. Après avoir dénoncé un article basé sur une critique «tout azimut» publié ce mardi par nos confrères du Tageblatt, la direction générale des CFL a été obligé – après plusieurs questions concrètes des journalistes présents à la conférence de presse – qu’un dysfonctionnement a eu lieu dans la cellule «Building Management System» (BMS), qui est notamment en charge de la gestion des images enregistrées par les 1 456 caméras de surveillance installées par les CFL.

Netflix, poker en ligne, siestes : pas de démenti formel

Les faits datent d’il y a 8 mois, selon Marc Wengler, le directeur général de la compagnie des chemins de fer luxembourgeois. Il confirme que les services compétents des CFL, ont été saisis par une «victime présumée» dans le cadre de reproches de harcèlement. «Les éléments« repris dans l’article du Tageblatt «étaient inclus dans ce dossier», a confirmé le dirigeant des CFL.

Pour rappel, nos confrères avaient révélé, sur base d’une panoplie de documents, que des employés du service ciblé regardaient des séries sur Netflix, jouaient au poker en ligne ou dormaient carrément sur leur lieu de travail.

De supposées «insinuations», selon la direction

«Des procédures disciplinaires ont été engagées», avec à la clé des sanctions «allant du rappel à l’ordre jusqu’au licenciement», admet Marc Wengler. Il attire néanmoins l’attention sur le fait que les CFL «ont tendance à traiter de manière discrète» des dossiers liés à de supposées cas de harcèlement «qui sont toujours délicats».

Auparavant, Jeannot Waringo, le président du Conseil d’administration des CFL, avait évoqué des «insinuations» qui auraient été propagées par nos confrères.

Le journaliste ayant rédigé l’article, en l’occurrence le rédacteur en chef Chris Schleimer, n’aurait pas correctement fait son travail, a renchéri l’ancien haut fonctionnaire, ayant mené notamment le travail d’évaluation critique sur des dysfonctionnements à la Cour grand-ducale.

Vers une plainte pour un «amalgame»?

Plus concrètement, Jeannot Waringo, soutenu par Marc Wengler, ont fustigé l’«amalgame» fait dans le Tageblatt entre le l’accident ferroviaire de Zoufftgen, en 2006, et l’affaire dévoilé ce mardi.

Les CFL confirment qu’une des personnes condamnées par la justice dans ce grave incident travaille aujourd’hui au BMS. Aujourd’hui, il occuperait un «poste plutôt administratif».

Le directeur général a tenu à «condamner» les «insinuations» supposées, tout en précisant qu’aussi bien les CFL que l’employé reconnu coupable dans l’affaire de Zoufftgen «se réservent le droit de saisir la justice».

«Illusoire» d’observer en permanence 1 456 caméras

Dans un premier temps, la direction des CFL avait convoqué la presse pour livrer de plus amples explications sur le fonctionnement de la cellule «incriminée». Elle serait non pas un «service de surveillance», consultant en direct et en permanence, les 1 456 caméras de surveillance installées dans les gares, sur les quais et à d’autres endroits.

«Il serait illusoire de le faire. De plus, on n’est pas d’un État policier», s’échauffe Marc Wengler.

Les caméras auraient plutôt un rôle dissuasif, et seraient à considérer comme un outil d’un dipositif de sécurité complété par les bornes SOS, la surveillance assuré par des chefs de gare, des accompagnateurs de train et des vigiles privés, engagés par les CFL. L’illumination et le mobilier joueraient aussi un rôle.

Pour le reste, les enregistrements des caméras seraient un outil important pour la police et la justice, qui demandent, quasiment au jour le jour, des images à la cellule BMS afin de faire avancer leurs enquêtes. En 2023, quelque 400 demandes du genre auraient été formulées et non pas 700, comme l’a avancé le Tageblatt.

La cellule BMS aurait au-delà de la gestion de la vidéosurveillance (12 écrans à Belval et 8 à Mersch) aussi des missions plus spécifiques et techniques liées aux bâtiments et autres infrastructures des CFL. Il s’agit notamment de réagir en cas de défauts (alarmes, climatisation, etc.) et d’alertes, notamment émis par des détecteurs d’incendie.

Cela n’empêcherait pas que «par hasard» les deux agents gérant un service de 8 heures observent un incident. Une procédure est alors déclenché, soit en interne (alerte des équipes de surveillance et de sécurité sur le terrain) ou en externe (alerte de la police ou des services de secours).

Le BMS est occupé «24/7» par un ensemble de 24 agents.