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Affaire Angélique : le récit glaçant du crime


Le meurtre d'Angélique a suscité une vive émotion dans la commune où la jeune fille a disparu. (photo AFP)

Le décès d’Angélique, 13 ans, retrouvée morte dimanche à Quesnoy-sur-Deûle (Nord de la France), est lié à une « asphyxie traumatique », a déclaré le procureur de la République de Lille lundi. Il a en outre livré le récit glaçant du crime.

Lors de la découverte du corps dimanche vers 1h45, a relaté le procureur Thierry Pocquet du Haut-Jussé lors d’une conférence de presse, « le corps de la jeune fille est entièrement dévêtu, le médecin légiste constate un coup sur la tête et des traces de sang (…). L’autopsie qui vient d’être achevée a confirmé des traces compatibles avec les abus sexuels reconnus et le décès lié à une asphyxie traumatique ».

Le suspect, un dénommé David Ramault âgé 45 ans, « respectait globalement » les obligations liées à son inscription au fichier judiciaire national automatisé des auteurs d’infractions sexuelles (FIJAIS), a indiqué le procureur. C’est-à-dire « une présentation tous les ans aux services de police et le signalement de ses changements d’adresse ».

David Ramault avait été condamné en 1996 pour « viol avec arme sur mineure de moins de 15 ans », « attentats à la pudeur aggravés » et « vol avec violence ».

En moins d’un quart d’heure

Selon le procureur , il exprime beaucoup de regrets. Dans des lettres écrites après son crime et adressées à sa famille, « il parle de troubles, de pulsions, de choses de sa vie qui sont en désordre ».

Ce père de deux enfants, chauffeur de bus chez Transpole, la société de transports publics lillois, a expliqué aux enquêteurs que lors de son jour de repos, mercredi, en l’absence de sa famille en vacances dans le sud, il est passé devant le jardin où jouait la jeune fille, une ancienne voisine qu’il connaît. « Il dit qu’il a eu envie d’elle et de la ramener chez lui. Il dit : C’était plus fort que moi, j’étais comme dans un état second », a relaté le procureur.

Prétextant avoir des objets à lui remettre pour ses parents, il l’amène chez lui. « Il la fait parler et très rapidement en vient à poser des questions de plus en plus intimes, elle cherche à partir, et comme il l’en empêche elle se met à crier », a poursuivi le magistrat. Tout s’enchaîne ensuite en moins d’un quart d’heure : il la maintient de force, la déshabille, l’emmène dans les toilettes et s’y enferme à clé avec elle. « Comme elle tente de se débattre, il lui donne une gifle, puis va lui imposer une fellation et des pénétrations digitales », a continué Thierry Pocquet du Haut-Jussé. « Ensuite il prend le pantalon de la jeune fille, qu’il passe autour de son cou et l’étrangle. Il indique que lorsqu’elle a commencé à se débattre, il a compris qu’il fallait qu’il la tue », a-t-il ajouté.

Un homme « normal » et « insoupçonnable »

A Wambrechies, les habitants décrivent un homme « normal », « serviable » et « insoupçonnable ». « Tout le monde tombe des nues. Il paraissait totalement normal, il était serviable, à la fête d’école il aidait… C’était un homme à qui on fait confiance, il était insoupçonnable », affirme Michel Sas, premier adjoint au maire de cette commune de quelque 10 000 habitants. A proximité du domicile d’Angélique, dans un parc, un mémorial a été improvisé, où des dizaines de roses blanches et de messages ont été déposés. Une marche blanche sera organisée mardi à 14h.

Une information judiciaire a été ouverte pour séquestration, viol et meurtre sur mineure de moins de 15 ans, a par ailleurs annoncé le procureur de Lille. Le suspect devait dans la foulée être présenté devant un juge d’instruction. « Nous avons demandé la co-saisine de deux juges d’instruction », a encore dit Thierry Pocquet du Haut-Jussé.

L’adolescente avait disparu depuis mercredi après-midi dans la commune voisine de Wambrechies. Elle a laissé « un mot disant rejoindre des copines pour ensuite rentrer, mais n’est jamais rentrée », rapportaient les policiers qui jugeaient cette disparition « inquiétante », d’autant que la famille avait écarté l’hypothèse d’une fugue.

Dimanche, le parquet indiquait qu’un homme âgé de 45 ans, habitant de Wambrechies, avait été placé en garde à vue où il avait rapidement reconnu les faits et conduit les enquêteurs à l’endroit où il avait abandonné le corps d’Angélique.

Le Quotidien/AFP