La dissolution du groupe technique formé à la Chambre des députés par l’ADR et le Parti pirate a été décidée conjointement par les deux partis, ont-ils annoncé jeudi par communiqué.
La séparation prendra effet à partir du 31 décembre 2019. Le curieux attelage formé par le parti réformateur et le Parti pirate aura donc tenu à peine plus d’un an. On se souvient que la création du groupe technique après les élections législatives de 2018 avait suscité de vives critiques. Tant les autres partis politiques que les internautes sur la Toile, qui accusaient les pirates d’avoir vendu leur âme au diable, avaient fustigé cette décision. Sven Clement, alors le président du Parti pirate et aujourd’hui toujours député, avait d’ailleurs reconnu à l’époque avoir peut-être «sous-estimé la charge émotionnelle d’une telle décision».
«Un réajustement des dotations»
Les pirates s’étaient rapprochées du parti populiste de droite pour bénéficier de moyens accrus pour leur travail à la Chambre où ils ne disposent que de deux députés avec Marc Goergen. Les parlementaires du Parti pirate bénéficiaient ainsi d’un temps de parole plus conséquent. Mais ce faisant en offraient un encore plus important à l’ADR et à ses idées. Deux tiers de parole pour les réformateurs contre un tiers pour les pirates : c’était le deal.
Aujourd’hui, «après une année d’existence, les deux partis ont procédé à une évaluation de l’accord et considèrent qu’une coexistence au sein d’un groupe technique ne semble plus s’imposer», écrivent-ils dans un communiqué publié jeudi. La raison de ce revirement? : le «réajustement des dotations mises à la disposition des sensibilités politiques».
«Le maintien du groupe technique s’avère superflu», affirment-ils dans le communiqué. Et ils en tirent la conclusion : «L’ADR et le Parti pirate se sont ainsi mis d’accord sur la dissolution du groupe technique.»
Manuel Santos