Le ministre du Travail, Dan Kersch, a livré ce lundi matin de nouvelles informations dans l’affaire de détournements de fonds à l’Adem. Un agent privé, ayant fait l’objet d’un prêt temporaire de main-d’œuvre, se trouve à l’origine de la fraude.
Le 17 avril dernier, le ministère du Travail et de l’Emploi avait annoncé qu’un agent de l’Adem avait détourné des fonds. Immédiatement, le procureur d’État a été informé et une enquête judiciaire a été ouverte. Peu d’autres informations avaient filtrées dans la foulée.
Ce lundi matin, le ministre de tutelle a enfin livré de nouveaux détails de cette affaire aux députés de la commission du Travail et de l’Emploi. « L’enquête menée depuis plus d’une semaine nous a permis de constater que quelque 90000 euros ont été détournés. Au départ, une somme de 2000 euros a été évoquée. Ensuite, il était question de 68000 euros », indique Dan Kersch. En fin de compte, au moins 92000 euros auraient été détournés.
Une erreur de l’agent a lancé l’affaire
La fraude s’est déroulée entre février et avril de cette année. Une erreur de la part de l’agent, qui se trouve à l’origine de ce détournement de fonds, a permis de constater la fraude. La personne en question, travaillant depuis 2013 pour le compte de l’Adem, avait versé une somme trop importante sur une de ses cartes de crédits prépayées, raison pour laquelle le virement n’a pas pu être exécuté. Les fonds ont pu être débloqués suite à la validation de dossiers par le fraudeur, alors que les pièces, censées compléter la procédure, n’ont jamais été versées.
« Une forte énergie criminelle a été nécessaire pour opérer une telle fraude. Si quelque chose fonctionne bien, on gagne en confiance. Il a pensé encore aller plus loin », précise le ministre du Travail, accompagné lundi par la directrice de l’Adem, Isabelle Schlesser.
Le rôle d’une personne tierce, qui a bénéficié de fonds détournés, doit encore être clarifiée.
Un renforcement des mécanismes de sécurité
L’agent à l’origine du détournement n’est ni un fonctionnaire, ni un employé de l’État. Il est sous contrat auprès d’une société privée, qui a effectué un prêt temporaire de main-d’œuvre. Son contrat avec l’Adem a été résilié avec effet immédiat. Le sort professionnel de l’agent se trouve désormais entre les mains de son employeur principal.
Au sein de l’Adem, plusieurs statuts d’agents existent. Quelque 130 personnes travaillent comme intérimaires, soit un quart de l’effectif total.
Une des conclusions de cette affaire est le besoin de renforcer encore davantage les mécanismes de sécurité. Avec une digitalisation des procédures, ce type de fraude doit être anéanti pour de bon.
David Marques