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Acide sur un crassier d’ArcelorMittal : le lanceur d’alerte en garde à vue


Selon un porte-parole d'ArcelorMittal, Karim Ben Ali "s'est présenté mardi à l'entrée du site de Florange et a proféré des menaces graves à l'encontre des personnes et des installations". (archives Le Républicain Lorrain)

Un intérimaire, qui avait dénoncé en 2017 des déversements d’acide sur un crassier d’ArcelorMittal, a été placé en garde à vue mardi soir à Thionville pour des menaces à l’encontre d’un responsable de l’entreprise, a-t-on appris mercredi de sources concordantes.

« Il a été placé en garde à vue. Il lui est reproché des faits de menaces », a indiqué Me Vincent Brengarth, l’un des avocats de l’ancien intérimaire, Karim Ben Ali, confirmant une information de France Bleu Lorraine Nord. « La garde à vue est toujours en cours » mercredi matin, a précisé Christelle Dumont, procureure de Thionville.

Selon un porte-parole d’ArcelorMittal, Karim Ben Ali « s’est présenté mardi à l’entrée du site de Florange et a proféré des menaces graves à l’encontre des personnes et des installations ». L’entreprise a porté plainte pour menaces, selon cette même source.

L’homme, âgé de 37 ans, travaillait pour un sous-traitant chargé de la collecte des déchets d’ArcelorMittal, à Florange. Il avait diffusé à l’été 2017 des vidéos le montrant déverser un liquide de couleur noire ou jaunâtre, présenté comme des rejets d’acide, sur le crassier de Marspich. « Le produit déversé sur le crassier est issu d’une cuve de stockage d’eaux usées relevant de la ligne de décapage et de régénération d’acide », a conclu l’enquête préliminaire ouverte pour « atteinte à l’environnement ».

Traumatisme psychologique

« Tout au plus, il peut être reproché à la société ArcelorMittal une gestion irrégulière de ses déchets, délit puni de deux ans d’emprisonnement et 75 000 euros d’amende, qui fera l’objet de poursuites par le parquet », avait expliqué en septembre Christelle Dumont, sans plus de précisions sur ces poursuites.

Karim Ben Ali avait déposé plainte en décembre pour « atteinte volontaire à l’intégrité de la personne (…) et infraction aux règles de la sécurité et de la santé », affirmant avoir été contraint par son employeur de se rendre sur ce site pour éviter un « traitement plus coûteux » de ces déchets.

Depuis les faits dénoncés, l’homme n’a pas retrouvé de travail. Il souffre d’une perte du goût et de l’odorat, d’irritation des yeux et « d’un traumatisme psychologique inhérent aux manquements de la société utilisatrice », selon sa plainte.

LQ/AFP