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ACEL : «Nous avons besoin de perspectives et de croire au système»


L’ACEL, qui représente «plus de 10 000 étudiants à travers 45 organisations», est à l’écoute de ses membres.

À la veille de tables rondes à Strasbourg, l’ACEL alerte : pensions, logement et coût de la vie pèsent sur les étudiants, qui exigent des solutions.

«Beaucoup parlent au nom de la jeunesse, mais nous voulons nous exprimer nous-même», lance Gianni Di Paoli, le président de l’ACEL. À la veille de la 41e Réunion européenne des étudiants luxembourgeois (REEL), qui se tient jusqu’au 21 septembre à Strasbourg, l’Association des cercles d’étudiants luxembourgeois (ACEL) s’est adressée à la presse pour présenter les différents sujets les concernant. Fidèle à sa mission de représentation, elle rappelle son rôle d’intermédiaire avec les différentes institutions.

Le président de l’ACEL souligne la satisfaction de son organisation concernant la déclaration d’intention signée avec le ministère de l’Enseignement supérieur sur les aides financières. Celle-ci prévoit l’indexation des bourses sur une base semestrielle et le plafonnement des taux d’intérêt à 1,8 % sur les prêts étudiants, au lieu des 2 % en vigueur. «C’est une avancée importante, car cela tient mieux compte de la réalité des jeunes, qui font face à des dépenses croissantes», explique-t-il. Un projet de loi doit désormais concrétiser ces ajustements.

Mais l’enthousiasme retombe vite lorsqu’il s’agit des pensions. «Au début, on nous a écoutés, puis consultés, mais ensuite, le dialogue s’est poursuivi entre le gouvernement, le patronat et les syndicats, sans nous», regrette le président.

Selon lui, la réforme actuellement sur la table «ne va pas assez loin» : elle sécurise le système pour seulement trois ou quatre ans, alors que la jeunesse réclamerait des garanties à plus long terme. «Nous avons besoin de perspectives et de croire que le système tiendra lors de nos arrivées.»

La charge de l’effort repose encore sur les épaules de la population active, surtout les plus jeunes, tandis que les retraités sont épargnés, estime l’association.

La REEL, «un moment fort»

Au quotidien, l’ACEL affirme rester à l’écoute. «Nous représentons plus de 10 000 étudiants à travers 45 organisations. Nous envoyons des questionnaires, nous organisons des événements et allons directement à la rencontre de nos membres», détaille Gianni Di Paoli.

La REEL, qui rassemble environ 150 étudiants, illustre cette démarche. Deux thèmes y seront débattus cette année : la réforme des pensions et la flambée du coût de la vie. «Nous voulons que les responsables politiques entendent directement les difficultés des étudiants. Le Premier ministre et la ministre de la Sécurité sociale viendront à Strasbourg. Ils entendront directement pourquoi la réforme des pensions ne répond pas à leurs besoins.»

Des députés, des représentants de syndicats et la ministre de l’Enseignement supérieur, Stéphanie Obertin, seront au nombre des responsables invités à ces tables rondes.

La question du logement figure aussi parmi les priorités. L’ACEL déplore l’annulation du projet «Porte de France», qui devait créer 140 logements étudiants. «Les étudiants sont parmi les plus touchés par la crise du logement, car ils n’ont souvent pas de revenus stables. On aurait dû trouver des solutions plus tôt», déplore le président.

L’association mène actuellement une enquête pour documenter ces difficultés ainsi que leurs liens avec les transports publics.

Autre sujet sensible : les stages. La loi de 2020, qui rend obligatoire la rémunération des stages de plus de quatre semaines, a été saluée, mais son application reste compliquée. «Beaucoup de problèmes persistent», reconnaît le dirigeant de l’ACEL.

«Une évaluation devait être menée dès 2022. Elle n’a commencé qu’en août dernier, grâce à notre insistance. Nous attendons les résultats, mais nous continuerons à dialoguer avec le patronat pour améliorer la situation.»

Malgré les nombreux dossiers ouverts, le président de l’ACEL garde le cap. «Je suis optimiste. La REEL est toujours un moment fort. Les défis sont grands, mais tant qu’il y a du dialogue, il y a des solutions», conclut-il.