Le nouveau président de l’Association des cercles d’étudiants luxembourgeois (ACEL), Pol Lutgen, défend dans nos colonnes la stratégie payante que constitue le dialogue constructif avec les responsables politiques pour défendre les droits et intérêts de la communauté estudiantine.
En cette année 2018, la révolte estudiantine de 1968 va fêter son 50e anniversaire. Descendre dans la rue n’est aujourd’hui plus une nécessite pour l’ACEL et son nouveau comité présidé depuis le 26 décembre dernier par Pol Lutgen. Le message envoyé aux partis et au prochain gouvernement est clair : le maintien d’un dialogue constructif, sans quoi, l’ACEL est bien prête à hausser le ton.
« Les étudiants sont beaucoup plus entendus aujourd’hui qu’il y a encore quelques années. On dispose aujourd’hui de beaucoup plus d’influence, notamment au niveau de la politique, comme l’a démontré une nouvelle fois notre requête pour revoir la loi sur les stages en entreprise. On a communiqué notre position au gouvernement, le ministre de tutelle Nicolas Schmit était de suite à notre écoute et prêt à revoir le texte ensemble avec nous », souligne notamment Pol Lutgen (25 ans) dans notre interview du lundi.
« Pris au sérieux par le gouvernement »
L’ACEL, forte aujourd’hui de 46 cercles-membres, représente en effet plus de 10 500 étudiants luxembourgeois. Depuis quelques années, son poids en tant que force vive de la Nation a considérablement augmenté. « Il y a quelques années, on n’aurait pas encore été invité d’office à un groupe de réflexion et de travail comme il a été mis en place pour accompagner le processus Rifkin sur la troisième révolution industrielle. On a également rédigé sur demande du ministre de l’Économie un avis sur le processus Rifkin. Cela prouve une nouvelle fois qu’on est pris au sérieux par le gouvernement », détaille le nouveau président de l’ACEL.
Pol Lutgen répond également aux critiques formulées à intervalles réguliers par l’UNEL, l’autre association estudiantine du Luxembourg. Les représentants de l’Union nationale des étudiant(e)s luxembourgeois(es) reste ainsi amer que l’ACEL avait refusé en avril 2014 de participer à la grève des lycées visant à fustiger les nouvelles bourses d’études. « Ces derniers temps, on n’a plus entendu beaucoup parler de l’UNEL, qui n’a également plus émis de critiques à notre égard. Notre stratégie reste celle de mener des négociations constructives en face à face avec notre ministre de tutelle avant d’aller le cas échéant dans la rue. Et cette stratégie s’est avérée payante, on a bien plus atteint dans ce dossier des bourses d’études que l’UNEL », lance le président de l’ACEL.
Dans cet entretien, Pol Lutgen revient également sur les relations tendues de l’ACEL avec la Conférence générale de la jeunesse luxembourgeoise (CGJL) et donne son avis sur l’évolution de l’université du Luxembourg.
David Marques
Retrouvez en intégralité notre interview du lundi avec Pol Lutgen dans Le Quotidien papier de ce lundi 8 janvier.