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Accord UE/Mercosur : le Luxembourg suspend à son tour la ratification


A Luxembourg, comme partout dans le monde, des manifestants alertent sur l'urgence de la situation en Amazonie. (photo Anne Lommel)

Le Luxembourg a annoncé samedi rejoindre les pays européens qui ont décidé de suspendre la ratification du traité de libre-échange avec le Mercosur, en raison de la situation en Amazonie.

La forêt amazonienne est en proie à de terribles incendies depuis trois semaines et le gouvernement brésilien a tardé à engager les moyens nécessaires pour lutter contre les flammes dévastatrices. Alors que le monde entier s’émeut et s’indigne d’une telle catastrophe environnementale, le président Jair Bolsonaro a même accusé les ONG d’être responsables de la situation.

La France, suivie depuis par plusieurs autres pays, avait annoncé vendredi s’opposer au traité UE/Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay et Paraguay), Emmanuel Macron estimant que Jair Bolsonaro a « menti » sur ses engagements en faveur de l’environnement, lors du sommet d’Osaka (G20). Samedi, le président du Conseil européen Donald Tusk a lui aussi déclarer qu’une ratification de l’UE était difficilement imaginable, « tant que le gouvernement brésilien permettra la destruction du poumon vert de la Terre ».

Le Brésil n’a pas le choix

Le Luxembourg a également réagi samedi, par voie de communiqué. Le ministère des Affaires étrangères et européennes rappelle ainsi que « l’accord négocié avec le Mercosur contient un chapitre consacré au développement durable et notamment au respect des normes sociales et environnementales, y inclus l’obligation de ratifier et de mettre en œuvre l’accord de Paris sur le changement climatique. Ce chapitre prévoit un mécanisme de résolution en cas de non respect des engagements ».

Or la déforestation de l’Amazonie, intensifiée depuis l’arrivée au pouvoir de Bolsonaro, est une cause directe de ces incendies. En conséquence, « le Luxembourg ne pourra pas donner son accord à la signature de l’accord si le Brésil ne se prépare pas à respecter dès à présent les obligations qu’il a contractées au titre de l’accord de Paris et dans le cadre des négociations avec l’Union européenne », précise le ministère.

C’est pourquoi, « en concertation avec le Premier ministre, le ministre Asselborn proposera au prochain Conseil de gouvernement de geler la décision relative à la signature de l’accord », ajoute le communiqué.

Par ailleurs, Jean Asselborn assure que « le Luxembourg suivra de près toutes les questions liées aux concessions faites dans le domaine agricole », ceci afin de « garantir le plein respect des normes européennes pour tous les produits importés dans l’Union ».

LQ

 

Un commentaire

  1. C’est un prétexte pur et simple. La forêt amazonienne brûle plutôt moins que les années précédentes et ne prodit guère plus de 1à 2% de notre oxygène, contrairement aux affirmations mensongères de Macron.
    Le poumon de la planète, ce n’est pas l’Amazonie, ce sont les océans.