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Accord salarial : les employés applaudissent à leur tour


Négocié par la CGFP, dirigée par Romain Wolff (à d.), l’accord salarial est pleinement soutenu par Steve Heiliger, président de l’Association des employés de l’État et secrétaire général de la CGFP. (photo Hervé Montaigu)

L’Association des employés de l’État et la fédération de la fonction communale saluent, au-delà de la revalorisation salariale, les avancées concernant leur statut dans la fonction publique.

Les yeux sont toujours rivés sur les fonctionnaires proprement dits, mais la fonction publique est un secteur bien plus vaste. Ou pour citer le ministre Serge Wilmes, à l’occasion de la signature, il y a une semaine, du nouvel accord salarial : «Nos collaborateurs, enseignants, policiers, secouristes et employés des administrations publiques prestent des services essentiels pour notre société. Nous avons besoin d’une fonction publique forte et performante».

La revalorisation des salaires de 2,5 %, négociée avec la Confédération générale de la fonction publique (CGFP), s’applique d’ailleurs à l’ensemble du secteur public, y compris l’armée et les établissements publics.

Une des revendications de la CGFP reste que l’État recrute à nouveau un nombre plus important de fonctionnaires. «Plus particulièrement ces dernières années, le nombre d’employés de l’État a fortement augmenté», constate le syndicat dans son communiqué analysant l’accord salarial.

Selon les derniers chiffres officiels disponibles, datant du 31 décembre 2023, quelque 10 700 personnes travaillant dans le secteur public avaient le statut d’employé, contre 9 700 fin 2021 et 8 000 fin 2019. Ils représentent un tiers de l’effectif total de la fonction publique, qui occupait 36 130 personnes fin 2023, dont 22 200 fonctionnaires.

Pour les employés aussi

La CGFP se félicite dès lors que le nouvel accord salarial contient plusieurs dispositions spécifiques qui doivent profiter aux employés de l’État. Ils pourront ainsi être admis au statut de fonctionnaire au bout de 10 années de service, au lieu du seuil de 15 ans qui était jusqu’à présent d’application.

Dans ce contexte, les employés admis au stage de fonctionnaire pourront bénéficier d’un congé sans traitement pour raisons professionnelles. «Cela offre un filet de sécurité supplémentaire et non négligeable aux employés», souligne l’Association des employés de l’État (AEE) dans un communiqué.

Les employés pourront en outre accéder au régime de pension des fonctionnaires. Il leur faudra une ancienneté de 12 ans (au lieu de 20) ou avoir atteint l’âge de 55 ans.

Le régime disciplinaire qui s’applique aux fonctionnaires est aussi rendu accessible aux employés, une fois leur stage accompli. «Il s’agit d’une revendication de longue date. Depuis des décennies, on milite pour que les employés de l’État puissent, eux aussi, avoir droit, le cas échéant, à une instruction indépendante, menée par le commissaire du gouvernement chargée des affaires disciplinaires», se félicite l’AEE.

Plus globalement, est dressé le constat que «la CGFP est une nouvelle fois parvenue à négocier, en des temps difficiles, un accord raisonnable et favorable, qui correspond aux besoins de l’ensemble de la fonction publique, et plus particulièrement aux employés de l’État».

Harmonisation des deux statuts

Le son de cloche est tout aussi positif du côté de la Fédération générale de la fonction communale (FGFC). Elle souligne l’importance du front syndical uni constitué depuis plus de 25 ans avec la CGFP. L’accord salarial finalement obtenu constituerait un nouveau «jalon majeur», à la fois pour la fonction publique que communale.

À l’image de l’AEE, la FGFC salue les avancées obtenues pour les employés, qui contribueraient à faire avancer l’harmonisation des deux statuts. Dans les années à venir, et avec la CGFP, l’accent devrait être mis «sur les besoins des employés et l’adaptation continue aux changements sociaux et économiques».

En attendant, la FGFC compte militer avec force pour la transposition simultanée de l’accord salarial, au niveau de l’État et des communes. Les ministres de la Fonction publique, Serge Wilmes, et des Affaires intérieures, Léon Gloden, avaient pris cet engagement à la mi-janvier. «Il s’agit d’un progrès significatif puisque nous sommes, pour la première fois, en mesure d’assurer une mise en œuvre uniforme et cohérente de l’accord salarial. Cela augmente non seulement l’efficacité des mesures, mais envoie également un signal fort pour l’interaction étroite dans la défense des intérêts de l’État et des communes», souligne la FGFC.

L’accord salarial prévoit néanmoins différents délais pour le dépôt des projets de loi visant à mettre en œuvre les différents points. Les textes ayant trait aux employés sont attendus, au plus tard, pour le 1er avril (fonctionnarisation et pensions), le 1er mai (congé sans traitement) et le 1er octobre (régime disciplinaire). La revalorisation salariale doit être mise en route dès le 1er mars.