Dans son bilan des accidents de la route 2023, la police grand-ducale se réjouit d’une baisse de 31 % des cas mortels, mais fait état d’une hausse de 35 % du nombre de blessés graves.
La police grand-ducale a dévoilé hier le bilan 2023 des accidents de la route, élaboré conjointement avec le Statec et l’administration des Enquêtes techniques. Une bonne nouvelle nouvelle y est obscurcie par un moins bon résultat.
Alors que le bilan 2022 faisait état d’une hausse de 67 % des accidents mortels par rapport à 2021 (de 21 à 35) et de plus de 50 % pour les personnes tuées (de 24 à 36), celui de 2023 montre une décrue. «Le nombre d’accidents mortels a diminué de 31 % par rapport à l’année 2022», écrit la police grand-ducale. L’an passé, 26 personnes sont décédées dans un total de 24 accidents mortels.
Tout n’est pas rose cependant, à commencer par le nombre total d’accidents. Il n’a pas explosé, mais l’année 2023 compte tout de même six accidents de plus qu’en 2022. Et les chiffres les plus inquiétants sont la hausse de 35 % du nombre de victimes grièvement blessées (de 267 à 347) et celle de 14 % des accidents graves (de 231 à 312).
Bien que l’on observe une diminution de 41 % des accidents mortels sur les dix dernières années, la ministre de la Mobilité et des Travaux publics, Yuriko Backes, ne peut se réjouir du bilan 2023. «Les chiffres sur les accidents graves montrent toujours une évolution inquiétante. Il est donc primordial que nous nous attaquions davantage à toutes les formes de comportements dangereux au volant, y inclus à la distraction», a-t-elle commenté.
La priorité de moins en moins respectée
Parmi les causes diverses d’accident, la distraction n’est pourtant pas la plus répandue. Il s’agit encore et toujours de la vitesse qui est à l’origine de 22 % des blessés graves et de 42 % des décès survenus en 2023. Dans le classement des causes, la vitesse est «suivie pour la première fois par le non-respect de la priorité et du franchissement de la ligne de sécurité». Les entraves au code de la route envers les piétons restent le troisième facteur principal. Ce qui «met en évidence l’importance des infrastructures et le besoin de suivre les lignes directives pour apaiser la circulation», écrit le ministère.
Sur les 336 accidents mortels et graves confondus, 154 d’entre eux ont eu lieu entre deux ou plusieurs véhicules, y compris un vélo, ce qui est le premier type de collision. Les accidents impliquant des piétons «restent à un niveau préoccupant» avec 52 cas qui ont conduit à un bilan de 4 décès et 49 blessés graves. Les piétons ne sont cependant pas les premières victimes des accidents de la route. Les motocyclistes, 94 blessés et 5 tués, mais surtout les automobilistes, 142 blessés et 13 décès, paient un bien plus lourd tribut à la route.
Plus de morts dans la campagne
La prise de stupéfiants ou la consommation d’alcool au volant est aussi un facteur important d’accident. L’alcool est en cause dans 8 accidents mortels et 39 accidents graves. «Et dans la moitié des accidents mortels (n’impliquant pas des motocyclistes, cyclistes, piétons), le conducteur conduisait sous l’influence d’une substance licite ou illicite avec un taux supérieur à la limite légale.»
Le bilan 2023 permet en outre de constater que ce sont sur les routes en rase campagne que s’est déroulée la majorité (54 %) des accidents mortels, loin devant les routes en milieu urbain (29 %) et l’autoroute (17 %). Pour les accidents graves, cette fois, c’est en ville qu’ils sont majoritairement survenus (163 sur 312).
Face à ce bilan loin d’être entièrement rassurant, la ministre Yuriko Backes a annoncé des mesures prochaines : «Je suis en train de travailler avec mes équipes sur un plan d’action en matière de sécurité en accord avec les priorités du gouvernement, que je compte aborder avec les différentes parties prenantes dans les prochains mois.»
Quelques chiffres en plus
– Avec 26 décès, l’année 2023 est l’une des quatre années les moins meurtrières depuis 2013.
– Avec 39 décès par million d’habitants en 2023, le Luxembourg est le 11e pays le moins meurtrier de l’Union européenne.
– 70 % des tués ou blessés graves étaient des Luxembourgeois, suivis par 13 % de Français.
– L’été est la saison comptant le plus d’accidents graves ou mortels (97), suivi par l’automne (82), le printemps (64) et l’hiver (50).