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Accident mortel sur l’A1 : le camionneur qui avait fait marche arrière condamné


«J'avais bien allumé les warnings...», s'était défendu le camionneur à la barre. (Photos : archives/police grand-ducale)

Fin 2016, un jeune automobiliste avait perdu la vie en s’encastrant sous un camion sur l’autoroute A1. Le routier qui avait enclenché la marche arrière a écopé, ce jeudi matin, d’un an de prison avec sursis, d’une amende et d’une interdiction de conduire de 24 mois. Pour une moitié de cette interdiction, il bénéficie d’un sursis, pour l’autre moitié d’un aménagement pour les trajets professionnels.

C’est une «manœuvre extrêmement dangereuse» que Slawomir M. avait effectuée le soir du 15 novembre 2016 sur l’A1 en direction de Wasserbillig. En pleine nuit, alors qu’il pleuvait et qu’il y avait du brouillard, le camionneur s’était arrêté dans la sortie Flaxweiler. En route vers la Pologne ce soir-là, il avait expliqué avoir reçu quelques instants plus tôt un coup de klaxon de la part d’un routier turc. Dans le langage des camionneurs, un signe que quelque chose n’est pas en ordre avec son poids lourds. C’est ainsi qu’il avait décidé de s’engager dans la sortie bien éclairée et d’y inspecter ses pneus. Mais une fois cette opération terminée, il était remonté sur l’autoroute en enclenchant la marche arrière… La collision s’était produite alors qu’il était en train d’accélérer sur la voie de droite.

N’ayant pas réussi à éviter l’obstacle, le jeune automobiliste de 24 ans seul à bord de sa Saab s’était encastré sous le poids lourd. Selon les calculs de l’expert, il roulait entre 78 km/h et 93 km/h. La vitesse du camionneur, quant à elle, se situait autour de 33 km/h. Grièvement touchée à la tête, la victime était décédée de ses blessures après avoir été transporté à l’hôpital du Kirchberg.

(Photo : archives/police grand-ducale)

Le jeune automobiliste de 24 ans seul à bord de sa Saab s’était encastré sous le poids lourd. (Photo : archives/police grand-ducale)

« J’avais bien allumé les warnings… »

« Au Luxembourg, les sorties d’autoroute sont interdites aux véhicules faisant plus de 3,5 t (NDLR : le camion transportait des structures métalliques et faisait 8 t)», avait déclaré à la barre le prévenu poursuivi pour homicide involontaire. Une explication qui n’avait toutefois pas convaincu le tribunal : «Si vous aviez pris la sortie, cela vous aurait coûté un avertissement taxé. Mais vous ne seriez pas ici aujourd’hui…»

«J’avais bien allumé les warnings…», s’était encore défendu le prévenu. Mais les conclusions de l’expert étaient tout autres : «Les feux de détresse n’étaient pas en fonction au moment de la collision.»

Ce jeudi matin, la 18e chambre a reconnu le camionneur coupable, conformément aux réquisitions du parquet. Il est condamné à un an de prison avec sursis, une amende de 1000 euros ainsi qu’à une interdiction de conduire de 24 mois. Pour une moitié de cette interdiction, il bénéficie d’un sursis, pour l’autre moitié d’un aménagement pour les trajets professionnels.

Il a 40 jours pour interjeter appel contre ce jugement

Fabienne Armborst