Un ouvrier est tombé d’un toit à cause d’un échafaudage mal installé. Son patron aujourd’hui en faillite nie toute responsabilité. La victime n’avait pas les formations nécessaires.
Le 16 septembre 2019 à Grevenmacher, un ouvrier a fait une chute de huit mètres d’un toit. Feliciano a glissé entre la façade et l’échafaudage. Son ancien employeur, l’entreprise générale de construction Manuel Cardoso, rejette toute responsabilité. Son avocat répète qu’il n’est pas prouvé que l’ouvrier avait reçu l’ordre de grimper sur le toit alors que l’échafaudage avait été déplacé.
«Nous venions de commencer la journée de travail. Mon chef d’atelier m’avait chargé de travailler sur la charpente», explique Feliciano. «J’étais sur le chantier depuis une semaine. L’échafaudage était déjà ainsi.» L’ouvrier a escaladé l’échafaudage, puis a utilisé une «petite échelle» pour accéder au toit. «J’ai voulu me hisser en m’agrippant à une planche en bois qui a cédé.» Il a essayé de se retenir, mais est tombé dans le vide.
Gravement blessé, il échappe au pire. L’entreprise qui a construit l’échafaudage assure qu’il l’a été en bonne et due forme et rejette la responsabilité de l’accident sur l’entreprise aujourd’hui en faillite. La victime était un ancien chauffeur de camion affecté par son employeur à ce poste pour lequel il n’avait reçu aucune formation certifiée. «J’avais appris sur le tas», a-t-il précisé à la barre de la 7e chambre correctionnelle du tribunal d’arrondissement de Luxembourg.
Il n’y aurait pas non plus eu de plan de sécurité personnelle ou de formation adéquate en matière de sécurité, ajoute son avocat. «Son poste était à risque.» Son ancien employeur aurait, selon Me Pietropaolo, essayé de camoufler l’accident du travail alors que l’ITM aurait constaté une série d’infractions sur le chantier. Elles sont notamment à attribuer à l’absence de responsable de la sécurité au moment du drame.
Un argument retenu par le procureur qui a estimé «qu’une entreprise doit garantir la sécurité et la santé de ses employés» et que l’entreprise en question a manqué à ses obligations. Le magistrat a jugé que l’infraction de coups et blessures involontaires était donnée, mais la situation de faillite de l’entreprise Cardoso pose problème quant à la peine à prononcer. Il s’est donc rapporté à prudence du tribunal.
L’avocat de la défense conteste la responsabilité au pénal et au civil de l’employeur. Il a également rappelé que s’il devait y avoir condamnation au civil, le tribunal pourrait tout au plus faire une déclaration de créance.
L’esprit frappeur
Janis ne tergiverse apparemment pas longtemps avant de cogner. On ne connaîtra jamais ses motivations. L’individu, un marginal vivant sur la route, ne s’est pas présenté au tribunal hier, où cinq affaires le concernant devaient être jugées. Des affaires de vol et de coups et blessures volontaires.
La chambre correctionnelle a donc procédé sans lui avec l’aide de deux témoins : l’employée d’une station-service de Mertert et une bénéficiaire du service Parachute à la gare centrale qui se trouvait au mauvais endroit au mauvais moment. La première a été témoin en 2021 d’une bagarre initiée par le prévenu qui a profité du tumulte pour quitter les lieux avec un sac un peu plus lourd, l’autre a reçu un coup de casque dans le dos alors qu’il sortait d’une bagarre en mars 2023.
Les trois autres affaires concernent une clôture des CFL endommagée, une tentative de vol de bouteille de vin suivie du passage à tabac du vigile du magasin qui lui avait demandé de quitter les lieux et, enfin, des menaces par gestes avec un couteau dans une soupe populaire.
Le parquet a demandé la jonction de toutes ces affaires et a requis une peine de 24 mois de prison à l’encontre du prévenu. Il a informé le tribunal que le routard avait des casiers judiciaires pour le même type de faits un peu partout en Europe, mais pas encore au Luxembourg.
Les prononcés sont fixés au 23 octobre.