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Accident de train : une boîte noire récupérée, le trafic arrêté jusqu’à lundi


(photo JC Ernst)

Les travaux de déblaiement se poursuivent sur les lieux de la violente collision survenue mardi à Dudelange. Une boîte noire a été récupérée. Une réouverture du trafic ferroviaire vers Thionville n’est pas attendue avant lundi.

L’équipe des CFL, qui tenait une conférence de presse ce jeudi matin, espèrent une reprise complète du trafic lundi matin, du moins « pas avant dimanche soir ». Mais les délais pourraient être rallongés.

La boîte noire de l’avant du train n’a en revanche pas encore été récupérée. Elle devrait révéler les causes exactes de l’accident. La deuxième boîte noire, située à l’arrière de la locomotive, est entre les mains des autorités judiciaires.

« Cette première boite noire ne donne pas les informations nécessaires », a dit Mike Van Kauvenbergh, responsable de la communication des CFL. Une fois l’autre boîte noire récupérée, « elle sera saisie par le parquet, et on pourra alors répondre aux questions en suspens: Est-ce que le système [de freinage automatique d’aide à la conduite] a été mis à l’arrêt manuellement? Est-ce qu’il fonctionnait? Est-ce qu’il y a eu une alarme? Y a-t-il eu un problème avec le freinage? ».

La conférence de presse n’a apporté aucun élément nouveau sur les raisons de la collision. L’enquête se poursuit. Seule certitude : le train de voyageurs des CFL a franchi un signal d’arrêt et l’impact s’est produit 350 mètres plus loin. Selon les CFL, un freinage aurait été possible en moins de 350 mètres. La vitesse du train n’est pas connue à ce stade. Aucune communication n’a eu lieu entre le conducteur des CFL et le poste cabine de Bettembourg.

Une enquête a été ouverte afin de déterminer pourquoi le conducteur tué a ignoré, ou n’a pas vu, le signal d’arrêt, à quelques centaine de mètres du centre de triage de Bettembourg.

Interrogé sur l’hypothèse d’une collision volontaire, Mike Van Kauvenbergh a répondu : « le conducteur ne pouvait pas savoir que le train de marchandises allait sur sa voie. Le train de marchandises devait traverser pour un très court moment la voie pour se diriger vers le centre de triage de Bettembourg. Il venait de la voie gauche, passait sur la voie et allait sur l’autre voie ».

Selon les CFL, une hypothèse serait que le système « Memor II+ », une aide à la conduite avec des signaux fixe, « n’a pas fonctionné ». En temps normal, lorsque les signaux sont rouges, un signal sonore et lumineux s’active pour indiquer au conducteur qu’il doit s’arrêter. Et si ce dernier ne respecte pas cette consigne, la machine va faire un freinage d’urgence ».

Le bilan de la collision est toujours d’un mort et de deux blessés. Les recherches se poursuivent pour retrouver d’éventuelles autres victimes.

Les trains sont enfin séparés

Mercredi, en fin d’après-midi, les équipes des CFL ont enfin réussi à séparer le train de fret français et le train de voyageurs luxembourgeois. Les travaux de déblaiement devraient s’achever dans le courant de la journée de vendredi.

La prochaine étape consiste à évaluer les dégâts causés par cette collision. « Le choc s’est produit près d’un aiguillage. Il faudra définir quelles sont les infrastructures à réparer ou remplacer », poursuit le porte-parole. En parallèle, les enquêteurs de la police judiciaire poursuivent leur travail minutieux. « Les travaux de déblaiement s’avèrent très compliqués. La locomotive du train de marchandises s’est encastrée très profondément dans la première partie du train de voyageurs », note encore Mike Van Kauvenbergh.

Le système de sécurité «Memor II+», qui est employé sur ce tronçon en attendant la validation du système européen ETCS, prévoyait bien un système de freinage automatique en cas de franchissement d’un feu rouge. Le système de sécurité ETCS est d’emblée désactivé manuellement en gare de Luxembourg pour les trains à destination de Thionville, ont indiqué les CFL.

« L’enquête devra démontrer pourquoi il n’y a pas eu d’alarme. Les données enregistrées par les deux trains, dont celles concernant la vitesse au moment de la collision, ont été saisies par la justice », a expliqué le directeur mercredi.

Le Quotidien