Il y a moins d’un mois, en marge d’une chasse, une femme a été blessée à la mâchoire à Fentange par une balle d’origine inconnue. Face aux polémiques, la fédération des chasseurs et l’administration de la Nature et des Forêts tiennent à partager leurs consignes de sécurité. L’objectif est de faire «activement collaborer» chasseurs et citoyens.
L’initiative a de quoi surprendre. Alors que l’enquête sur l’accident au cours duquel une magistrate belge assise en terrasse à Fentange a été touchée par une balle à la mâchoire est toujours en cours, l’administration de la Nature et des Forêts (ANF), en coopération avec la Fédération Saint-Hubert des chasseurs du Grand-Duché de Luxembourg (FSHCL), a profité, jeudi, de sa traditionnelle conférence de presse sur la période prochaine des battues pour présenter un dépliant sur les consignes de sécurité à respecter à la chasse, que la Fédération distribuera à ses membres.
Même si l’accident de Fentange n’a été évoqué qu’à la fin de ladite conférence, il était dans l’esprit de tous et Marc Glesener, le porte-parole et coordinateur de la communication de la FSHCL, a confirmé le besoin de réagir à des «condamnations prématurées» apparues à la suite de l’accident du 24 septembre, aussitôt «présenté dans les médias comme un accident de chasse» .
«Une culture de sécurité intacte et élevée»
La confiscation par la police des fusils de chasseurs présents dans un champ voisin au moment de l’accident ainsi que l’écartement par les enquêteurs de la piste du stand de tir (un moment évoquée, puis abandonnée, parce que désert lors de l’accident) ont en effet pu nourrir la thèse d’un accident de chasse, dans un pays qui connaît peu de règles entourant cette activité. Cette dernière nous a d’ailleurs été décrite comme un «passe-temps pour riches»par un propriétaire de lots de chasse qui estime par ailleurs que «la plupart du temps, on ne tue pas les animaux pour les consommer» .
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Pour autant, ce n’est pas ainsi que la Fédération Saint-Hubert des chasseurs du Grand-Duché décrirait son fonds de commerce. «Le but et la gratification de toute activité liée à la chasse est l’abattage sélectif d’un animal» , explique Vic Mousel, vice-président de la FSHCL qui considère «comme fondamentalement honorables la voie et le moyen pour atteindre ce but» . Suivent les justifications d’ordinaire avancées pour défendre le métier de chasseur («régulateur légal de la biodiversité»), notamment dans le cadre des battues, «forme la plus efficiente» pour limiter les dégâts de sangliers, par exemple.
Des justifications qui servent tout autant à défendre la réputation de la Fédération, sous le feu des projecteurs depuis l’accident de Fentange : le souci n’étant pas tant de trouver des arguments à la chasse, mais de se défendre contre le reproche de l’existence d’une culture de sécurité lacunaire parmi les chasseurs. «Notre culture de sécurité est intacte et élevée»,explique Marc Glesener, qui renvoie au «parcours de sécurité» obligatoire pour tous les chasseurs novices depuis… 2015.
Frédéric Braun
Les règles en temps de battue
Pour les chasseurs
– Garder son arme ouverte et déchargée
– Ne charger l’arme qu’une fois arrivé sur l’échelle d’affut
– En tirant, respecter strictement l’angle de sécurité de 30 degrés
– chacun est responsable de son tir
– Toujours enterrer la balle et se souvenir du lieu
– Vérifier chaque tir à la fin de la battue
– En cas de gibier blessé, le localiser avec un chien de chasse
Pour les citoyens
– Signaler sa présence par des sifflements ou des cris
– Se renseigner auprès du chasseur ou batteur sur le chemin à prendre pour quitter la zone de danger
– Éviter absolument de quitter les lieux discrètement
– Si possible, contourner les zones de la battue le jour de la chasse
– Pour éviter les accidents avec du gibier ou des chiens traversant la route, réduire la vitesse sur la route.