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A31 bis : péage et flou sur Florange


Aujourd'hui, deux trajets sont envisagés pour la construction de l'A31bis, l'un passant par Illange, l'autre par Florange. (Photo LQ / Hervé Montaigu)

Le ministère de la Transition écologique a publié, sans en faire de publicité, le rapport qui fait le compte rendu de la concertation sur l’A31 bis.

Pour mémoire, le projet de reconfiguration de l’A31 vise à désengorger le sillon lorrain de Toul à Luxembourg. La concertation s’est déroulée entre les mois de novembre 2018 et mars 2019 avec des rencontres et des réunions publiques qui, selon le rapporteur, ont mobilisé 1 900 personnes. Le rapport a été rendu le 14 juin mais le ministère de la Transition écologique n’en a pas assuré la publicité. Le document est consultable sur le site du ministère depuis le 25 juin. On y trouve la confirmation d’un péage entre le nord de Thionville et le Grand-Duché, malgré les fortes critiques pendant la concertation. L’hypothèse la plus probable? Un euro par passage depuis Thionville. «La mise en péage est une condition nécessaire pour permettre de garantir la réalisation du projet A31 bis sur le secteur Nord dans des délais maîtrisés», selon le rapport.

C’est un des autres points les plus délicats. Jusqu’alors, quatre tracés étaient envisagés pour la construction d’un nouveau tronçon, dont la vocation est de soulager la traversée de Thionville. Il n’en reste que deux : le tracé F10 par Illange et la solution qui est depuis longtemps privilégiée par les services de l’État, le tracé F4 par Florange.

Début des travaux entre 2023 et 2032

Habitants et élus s’opposent à cette option, sauf à obtenir un souterrain intégral sur la traversée de 5 km. Le maître d’ouvrage explique dans le rapport qu’«il n’est pas envisageable de construire la totalité de nouvelle voie en surface et qu’il examinera de manière approfondie les caractéristiques techniques et financières envisageables du passage en souterrain».

Mais pour Rémy Dick, le maire de Florange, le rapport est «partiel, partial et, sur bien des sujets, insincère». Dénonçant une forme d’«enfumage technique» des services de l’État, il estime que le rapport entretient le flou entre un tunnel (enterré, 5 kilomètres) et une tranchée couverte de 1000 mètres «qui ne répond pas» aux problématiques du secteur et de ses habitants.

Le rapport envisage le passage à 2×3 voies entre Richemont et la frontière et retient l’idée d’utiliser la bande d’arrêt d’urgence pour les transports en commun « dès lors que le niveau de congestion le nécessiterait malgré l’élargissement ». Les différentes études préalables au lancement des travaux s’achèveront en 2021, année durant laquelle sera introduit l’appel d’offres. Le calendrier des travaux s’échelonne entre 2023 et 2032.

Alain Morvan / Le Républicain Lorrain