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Auberge de jeunesse à Vianden : «Un projet absolument extraordinaire»


L’établissement, qui devrait ouvrir ses portes début 2026, proposera une cafétéria et une terrasse ouverte au public.

L’ancien cloître des Trinitaires de Vianden a entamé sa mue vers une auberge de jeunesse pour 120 hôtes. Un projet mêlant vestiges du passé et standards touristiques modernes, que nous avons pu visiter.

Après Beaufort, Luxembourg et Remerschen, notre série d’été consacrée aux auberges de jeunesse se poursuit du côté de Vianden. Prévue pour 2022, puis 2024, l’ouverture de ce nouvel établissement installé dans l’ancien cloître des Trinitaires est désormais repoussée à 2026.

Entamé il y a trois ans, ce chantier à 18,3 millions d’euros entièrement financé par l’État est resté quasiment à l’arrêt pendant la pandémie de covid, tandis que des fouilles archéologiques dans les sous-sols ont freiné l’avancée des travaux.

Un projet qui sort de l’ordinaire

À l’abandon depuis 2013, moment où la maison de retraite qui l’occupait depuis les années 1950 a déménagé dans son nouveau bâtiment, cet édifice datant du XVIe siècle fait aujourd’hui l’objet d’une rénovation totale orchestrée par l’Institut national pour le patrimoine architectural (INPA), vu son caractère historique.

L’ancien couvent accolé à l’église des Trinitaires construite en 1248, véritable joyau gothique, accueillera donc bientôt des touristes du monde entier.

Une mission très particulière, souligne Patrick Bastin, architecte à l’Administration des bâtiments publics, heureux d’en faire partie.

Combiner l’Histoire aux normes actuelles

«Tant de siècles d’histoire se retrouvent ici, c’est un projet absolument extraordinaire. Il n’y a pas un seul coin qui ne porte pas une trace du passé, depuis le Moyen-Âge jusqu’à nos jours!»

Alors, face à ce défi hors normes, il faut se montrer un minimum inventif : «Le challenge est de combiner les standards actuels, les normes en vigueur aujourd’hui, la sécurité et l’Histoire.»

«Trouver comment préserver le patrimoine tout en garantissant l’accessibilité aux personnes à mobilité réduite par exemple», poursuit-il.

Une cafétéria dans le cloître

Les imposantes galeries du cloître, dont les larges ouvertures seront vitrées pour en faire un espace intérieur, feront office de cafétéria pour environ 70 personnes, avec une vue magnifique sur le jardin et son vieux puits.

Une grande cuisine attenante assurera la partie restauration sous la forme d’un self service. Un écrin unique.

Chronologie

1248 – Création d’un hôpital pour l’ordre des Trinitaires
1498 – Un incendie fait d’importants dégâts sur l’église et le couvent
1783 – L’ordre des Trinitaires est supprimé à Vianden
1955 – Construction de la maison de retraite
2013 – Le CIPA quitte les lieux
2016 – Début des études pour l’auberge de jeunesse
2020 – Démarrage du chantier
2026 – Ouverture prévue

Cette nouvelle auberge de jeunesse remplacera l’actuelle située au pied du château, avec une capacité d’accueil de 120 lits au total – contre 60 actuellement – répartis dans 30 chambres, chacune équipée de sanitaires privatifs.

L’enveloppe budgétaire étatique est passée de 14 à 18,3 millions d’euros depuis le début du projet en 2017.

Sept chambres avec lits doubles seront disponibles, des chambres familiales aussi, et quelques dortoirs allant jusqu’à six lits. Des salles de réunion, une grande terrasse, ainsi que divers espaces multifonctionnels, font aussi partie du projet, censé répondre à la demande croissante d’hébergements touristiques.

Un moyen de booster le centre-ville

Pour la commune, ce sera également un moyen de revitaliser le centre-ville, puisque la cafétéria sera ouverte au public, y compris en soirée pour passer boire un verre.

«Ce projet ambitieux ne se limite pas à la rénovation d’un bâtiment historique. Nous créons un lieu où tradition et modernité se rencontrent, tout en rendant Vianden encore plus accueillante», se réjouit la ministre des Travaux publics, Yuriko Backes.

Le ministre délégué au Tourisme, Eric Thill, note qu’«avec Lultzhausen, Vianden et Ettelbruck (où la dixième auberge du pays doit prochainement sortir de terre), nous disposerons de trois auberges de jeunesse dans le nord, ce qui constitue un levier supplémentaire pour le développement de la région.»

À Vianden, sur le site des Trinitaires, les travaux d’infrastructures sont maintenant bouclés, tout comme les sondages archéologiques. Le gros œuvre se termine, reste ce qu’on appelle le «clos et couvert», soit toute l’isolation du bâtiment, la charpente, la couverture et les menuiseries extérieures.

Suivront le parachèvement, avec l’électricité, le chauffage, la ventilation, puis l’équipement de toute l’auberge et des alentours. Les premiers hôtes sont attendus début 2026.

«Une grande chance d’avoir ce site»

«Vu sa valeur historique, c’est une grande chance d’avoir ce site», reconnaît Peter Hengel, directeur des Auberges de jeunesse luxembourgeoises asbl, qui n’en revient toujours pas. «Ce nouvel établissement va vraiment changer la donne pour nous, car notre auberge actuelle est une vieille maison avec une soixantaine de lits. Là, on va doubler la capacité.»

Avec un tel trésor vient l’ambition d’incarner la plus belle auberge de la Grande Région : «Je crois qu’un site comme celui-ci profite d’emblée d’une image prestigieuse, et ce charme va jouer sur les réservations, c’est sûr.» D’autant que ces dernières années, les auberges de jeunesse ont complètement changé. Fini les grands dortoirs et les douches en commun, place au confort et à l’intimité.

Un virage qui plaît puisque la fréquentation affiche une hausse de 4,6% pour 2023, retrouvant son niveau d’avant covid. «Suite à la crise sanitaire, beaucoup de gens ont renoué avec les auberges de jeunesse pour séjourner au Luxembourg, et ça a eu un effet sur notre attractivité», confirme le directeur.

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