En prévision de la rentrée parlementaire, fixée au 14 octobre, le président de la Chambre, Claude Wiseler, dresse un nouveau bilan intermédiaire de la modernisation de l’institution.
De nombreuses réformes marquent les deux premières années du mandat de Claude Wiseler comme président de la Chambre des députés. Peuvent être mises en avant une meilleure fluidité du travail parlementaire, une plus grande transparence ou encore la préparation au virage numérique, avec un accent mis sur une «politique ambitieuse» en matière d’intelligence artificielle.
Hier matin, au moment de préfacer la grande rentrée du 14 octobre, Claude Wiseler a affirmé être satisfait de l’état d’avancement de processus de modernisation, soutenu par les sept partis représentés à la Chambre. Alors que le chantier avance, le président prépare déjà la suite, à savoir une analyse de l’apport et de l’impact réel du nouveau modèle de fonctionnement.
Un des acquis majeurs est la réduction du temps de parole lors des séances plénières. Le constat posé est que les députés débattent moins longtemps, ce qui permet d’évacuer un nombre plus important de projets de loi. Entre janvier 2024 et fin juillet 2025, 115 textes ont ainsi pu être adoptés lors de 58 séances. Le fait que les élus se réunissent désormais le matin et l’après-midi contribue également à ce rythme de croisière plus élevé. La nouvelle organisation est complétée par l’introduction d’une alternance entre des semaines exclusivement dédiées aux réunions des commissions et des semaines où ont lieu les séances plénières.

Bientôt des députés à plein temps?
Ces adaptations ne changent rien au fait que le travail des élus ne cesse d’augmenter. Ceux qui sont issus du secteur privé ne bénéficient que d’un congé politique de 20 heures, alors que le mandat de député est plutôt considéré comme une tâche à plein temps. Un groupe de travail se penche depuis le 15 mai dernier sur le futur statut du député.
Une autre avancée est l’augmentation de 5 à 18 du nombre de commissions parlementaires retransmises en direct sur le site internet de la Chambre. Le public peut notamment suivre de plus près le travail législatif dans les domaines suivants : Agriculture, Logement, Environnement, Éducation nationale, Médias, Affaires intérieures, Sports, Travail, Mobilité et Travaux publics, Enseignement supérieur, Recherche et Digitalisation, Justice, Fonction publique, Institutions et Culture.
Si les audiences restent limitées – un maximum de 100 personnes, davantage en différé –, Claude Wiseler souligne l’importance des retransmissions en direct pour la transparence.
Avant la rentrée officielle, la Chambre des députés va connaître un évènement particulier. Vendredi prochain, le 3 octobre, le futur Grand-Duc Guillaume va prêter serment devant les députés. La salle des séances plénières est en plein travaux pour offrir le cadre adapté à ce moment historique.
Le 7 octobre, le ministre des Finances, Gilles Roth, va présenter le projet de budget de l’État pour l’année 2026.
La démocratie soumise à un «stress test»
La cellule scientifique de la Chambre a été chargée de répondre à la question suivante : «Jusqu’où les institutions démocratiques peuvent-elles résister face à des tentatives pour affaiblir ou abolir la démocratie?».
Interrogé le 28 juillet dans nos colonnes, Claude Wiseler avait posé le scénario suivant : «Si une personne ou un parti arrivait au pouvoir avec une majorité absolue ou relative et qu’il voulait affaiblir ou abolir la démocratie, qu’est-ce qu’il ferait? Et qu’est-ce qui se passerait? Comment pourrait-on garantir que cinq années plus tard, il y aurait encore des élections?».
Le président aimerait savoir comment les «checks and balances» réagiraient au Luxembourg (NDLR : les mécanismes institutionnels qui permettent aux différents pouvoirs de se contrôler mutuellement). Une fois les réponses obtenues, il faudra évaluer comment renforcer, le cas échéant, le système institutionnel.
58 séances plénières
188 heures de débats
548 réunions de commissions parlementaires et groupes de travail
60 réunions retransmises en direct
164 projets de loi déposés
115 projets de loi adoptés en séance publique
11 propositions de loi déposées (2 adoptées)
1 650 questions parlementaires
67 questions urgentes (22 urgences reconnues)
420 pétitions déposées : 326 publiques et 94 ordinaires
1,17 demande de pétition par jour en moyenne
10 débats publics (minimum de 4 500 signatures, entretemps 5 500)
18 commissions parlementaires retransmises en direct depuis la rentrée
5 visites officielles (Cap-Vert, Portugal, Autriche, Slovénie, France)
5 visites de commissaires européens
15 ambassadeurs reçus à la Chambre
6 visites de présidents de Parlements étrangers
124 visites du public
(Le bilan englobe la période entre le 1er octobre 2024 et le 22 septembre 2025)