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90 enfants en bas âge sont actuellement placés


Les placements des enfants en bas âge n’étant pas la meilleure solution pour leur bien-être, d’autres mesures préventives sont privilégiées par l’Office national de l’enfance. (Photo d’illustration : pixabay)

D’après le ministère de l’Enfance et de la Jeunesse, 90 enfants âgés de 0 à 3 ans sont placés dans des institutions publiques ou privées ainsi qu’en familles d’accueil. Mais d’autres solutions existent.

Dans l’un de ses derniers rapports, l’OKAJU, après avoir contacté de nombreux acteurs de terrain, est arrivé à la conclusion que le fait de placer des enfants en bas âge n’était pas optimal pour répondre à leurs besoins en termes de santé et d’état émotionnel. Cela irait même à l’encontre de leur droit à la santé et au développement et pourrait les mettre en danger.

Fort de ce constat, le député Ricardo Marques (CSV) a voulu savoir combien d’enfants de 0 à 4 ans sont actuellement placés et quelles mesures alternatives sont disponibles pour éviter d’en arriver à cette situation. D’après le ministre de l’Enfance et de la Jeunesse, Claude Meisch (DP), six enfants âgés de 0 à 3 ans sont à ce jour placés dans des institutions publiques, 38 dans des institutions privées et 46 sont hébergés en famille d’accueil. Il est en revanche impossible de donner les chiffres spécifiques pour les enfants de 4 ans, ceux-ci étant comptabilisés dans la catégorie des plus de 3 ans.

D’après le ministre, «les raisons les plus courantes qui rendent un tel placement nécessaire sont :
– les violences graves et sérieuses (physiques, sexuelles, psychologiques)
– la négligence grave des besoins d’un petit enfant
– l’incapacité à reconnaître ou à répondre aux besoins d’un jeune enfant
– l’incapacité à offrir aux enfants un environnement stable et sécuritaire et à les stimuler
– la toxicomanie ou dépendance grave à une drogue
– l’abandon complet des enfants.»

L’importance de la médiation

Mais l’Office national de l’enfance (ONE) dispose d’autres mesures préventives pour ne faire appel au placement qu’en ultime recours. Le Forum des parents, en collaboration avec des institutions partenaires, propose par exemple un soutien personnalisé aux familles. «Cela comprend des programmes d’éducation familiale et des offres spéciales pour soutenir les parents dans leur rôle», détaille Claude Meisch. La médiation est également un outil très utilisé, notamment quand les parents ne parviennent pas à s’entendre. Elle permet de résoudre les conflits et de trouver la meilleure solution pour le bien-être de l’enfant.

Dans les cas plus graves, un accompagnement plus ou moins soutenu peut être mis en place par l’intermédiaire d’une aide socio-familiale. «Il s’agit d’une intervention au sein de la famille qui soutient les parents, renforce leurs compétences et prévient ainsi une rupture du lien avec l’enfant en raison d’un éventuel placement. Cette mesure d’aide vise donc en premier lieu la sécurité et le bien-être de l’enfant et de sa famille.» Une option permet également aux jeunes parents de vivre temporairement dans un établissement personnalisé afin d’être accompagnés et d’apprendre les bons gestes. «Selon les besoins, il est possible de combiner différentes mesures pour offrir à la famille un soutien adapté.»

Vers des solutions plus ambulatoires

Un nouveau projet, baptisé Integrative Family Support (IF), a aussi été développé. Celui-ci est une extension des mesures de soutien déjà proposées et combine des semaines d’hospitalisation, de semi-hospitalisation et d’ambulatoire. Il permet d’accompagner les familles ayant de graves problèmes éducatifs et de renforcer leurs compétences parentales.

Une fois encore, le but est d’éviter un placement en famille d’accueil ou d’aider à la réintégration quand celui-ci est devenu inévitable. «L’IF s’appuie sur une approche holistique qui renforce les relations familiales et utilise des méthodes permettant d’activer durablement les ressources existantes dans les familles.» Ces soins ambulatoires, qui aident à mettre en place des solutions tout en laissant l’enfant dans sa famille, sont appelés à se développer.