Une cérémonie s’est tenue mercredi à Wiltz, en présence d’élus, pour commémorer le 80e anniversaire du largage de bombes atomiques sur le Japon.
Les 6 et 9 août 1945, deux bombes atomiques dévastaient les villes japonaises d’Hiroshima et Nagasaki, tuant plus de 200 000 personnes immédiatement ou dans les mois qui suivirent, quand des milliers d’autres pâtissent encore aujourd’hui de séquelles physiques et psychologiques.
Pour commémorer cette date historique, la commune de Wiltz, en partenariat avec le Syvicol dans le cadre de l’initiative Mayors for Peace, a organisé hier une cérémonie au monument national de la Grève, en présence notamment de Carole Weigel, la bourgmestre de Wiltz, Emile Eicher, le président du Syvicol, Raymond Becker, de la Friddens- a Solidaritéitsplattform Lëtzebuerg (FSPL), ainsi que de l’ambassadeur du Japon, Tadahiro Matsubara.
La sonnerie aux morts a retenti dans la ville, alors qu’une gerbe était déposée en mémoire des victimes. Symboliquement, un ginkgo – une espèce d’arbre ayant survécu à l’explosion nucléaire – a été planté.
Dès mardi, la FSPL avait réaffirmé, dans un communiqué, son engagement ferme contre l’utilisation des armes nucléaires, aux conséquences «dévastatrices». Au Japon, «de nombreuses personnes survécurent grièvement blessées et souffrent toujours des séquelles tardives de ces bombardements».
Une menace toujours présente
Dans son écrit, la plateforme rappelle aussi «la nécessité de sensibiliser à la menace existentielle que représentent les armes nucléaires pour l’humanité, aujourd’hui plus urgente que jamais».
Huit décennies plus tard, cette menace n’a en effet pas disparu, estime-t-elle, citant les tensions géopolitiques actuelles, dont «la récente escalade verbale nucléaire» entre la Russie et les États-Unis ou la modernisation continue des arsenaux, qui nourrissent même davantage d’inquiétudes.
D’après l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri), pas moins de 12 405 ogives nucléaires sont encore présentes dans le monde, dont 2 100 prêtes à l’emploi : «En 2024, plus de 100 milliards de dollars ont été gaspillés dans cette folie», dénonce la FSPL.
L’organisation luxembourgeoise relaie pour finir la voix des Hibakusha, survivants japonais des bombardements. «Au lieu de compter sur la théorie de la dissuasion nucléaire, qui suppose la possession et la volonté d’utiliser ces armes, nous devons interdire chaque arme nucléaire», avait déclaré Nihon Hidankyo, prix Nobel de la paix en 2024.
C’est pourquoi la FSPL exhorte le gouvernement luxembourgeois à «signer et ratifier le traité sur l’interdiction des armes nucléaires (TIAN) des Nations unies. Un geste qui honorerait la mémoire des Hibakusha martyrisés.»