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8 mai 1945 : «Enfin. Enfin la guerre est terminée»


Le couple grand-ducal a honoré la mémoire des Luxembourgeois ayant résisté au joug nazi, ensemble notamment avec le Premier ministre, Luc Frieden (2e de d), du président de la Chambre, Claude Wiseler (3e de g.) et des anciens Premiers ministres Jean-Claude Juncker (2e de g.) et Jacques Santer (à d.).

Le Grand-Duché a commémoré jeudi la fin de la Seconde Guerre mondiale, en présence, notamment du Grand-Duc Henri et du Premier ministre, Luc Frieden. Un hommage particulier a été rendu aux Luxembourgeois ayant résisté et combattu le régime nazi.

Comme un symbole, le soleil est sorti au moment de l’arrivée du Grand-Duc Henri, ce jeudi 8 mai, à l’abbaye de Neumünster, pour commémorer les 80 ans de la fin de la Seconde Guerre mondiale. Le lieu choisi pour cette émouvante cérémonie a aussi été hautement symbolique. Entre 1940 et 1944, l’abbaye, devenue un centre culturel, était à l’époque, une prison dans laquelle l’occupant a détenu quelque 3 500 citoyens luxembourgeois. «Leur seul crime était de vouloir rester fidèles à leur patrie et à la liberté», est-il inscrit sur une plaque commémorative apposée dans la cour d’entrée.

Ces 3 500 femmes et hommes figurent parmi ceux qui ont mené la résistance contre le régime nazi. Lors de son discours, placé sous le signe de la gratitude, de la cohésion et de l’espoir, le Premier ministre a tenu à rendre hommage à tous ceux qui ont défendu leur pays.

«Notre nation leur doit à jamais de la gratitude. Le plus grand hommage que l’on peut leur rendre est de continuer à vivre les valeurs pour lesquelles ils se sont engagés : la démocratie, la liberté et le respect», souligne Luc Frieden, devant un parterre où avaient notamment pris place, aux côtés du Grand-Duc et de son épouse Maria Teresa, le président de la Chambre, Claude Wiseler, de nombreux ministres et députés, les anciens Premiers ministres Jacques Santer et Jean-Claude Juncker, tout comme des représentants de la justice, des communautés religieuses, sans oublier les ambassadeurs accrédités au Luxembourg.

Tous ensemble, ils ont été replongés dans les derniers jours de la Seconde Guerre mondiale, qui s’est achevée en Europe par la capitulation de l’Allemagne nazie. Signée dans la nuit du 7 mai 1945 à Reims, elle entre en vigueur le lendemain, faisant du 8 mai «l’heure 0», au Luxembourg et à travers de larges parties du Vieux continent.

«Dès le 7 mai au soir, les gens descendent dans les rues pour fêter. L’armée tout justement créée organise une retraite aux flambeaux. Le 8 mai est déclaré comme un jour de fête nationale par la Grande-Duchesse Charlotte. Le 9 mai, une parade de la victoire a lieu», retrace Benoît Niederkorn, le directeur du musée national d’histoire militaire.

Le bilan humain et matériel est toutefois lourd. De nombreux enrôlés de force ou déportés se trouvent encore en Allemagne. La Grande-Duchesse affirme que le pays aura entièrement retrouvé sa liberté quand tous les exilés auront retrouvés leur patrie. Plus de 5 700 Luxembourgeois n’ont pas vécu la fin de la guerre. Quelque 2 000 maisons sont détruites, des villages entiers en ruines.

«Nous avons retrouvé notre pays»

Malgré tout, le 8 mai 1945 restera un tournant majeur. «Enfin. Enfin la guerre est terminée. Cette affreuse et brutale guerre. Le bilan est désastreux. Le chagrin est grand. Mais, le soulagement règne. Les cloches retentissent. Les drapeaux arborent les balcons. Des parades spontanées ont lieu dans les rues. Nous avons retrouvé notre liberté. Nous avons retrouvé notre pays», évoque le Premier ministre.

«Cinq ans de larmes de tristesse et de deuil font place à des larmes de joie. La persévérance, la résistance n’étaient pas peine perdue. Le sacrifice de tous ceux qui sont devenus victimes de la guerre n’était pas vain. Enfin. Enfin, c’est terminé», reprend Luc Frieden.

Sans nommer l’Ukraine, qui résiste héroïquement contre l’agresseur russe, le chef du gouvernement luxembourgeois met un accent sur l’espoir, retrouvé en 1945. Ce 8 mai symboliserait que «les moments les plus sombres trouvent une fin. Au début de la guerre, la situation semblait désespérée. Mais l’espoir n’a jamais disparu. Car la cause, la liberté et l’indépendance, était la bonne».

À la veille du 9 mai, la Journée de l’Europe, Luc Frieden conclut que «la gratitude forge la conviction pour s’engager pour nos valeurs. La cohésion nous montre comment y parvenir. L’espoir nous offre la motivation pour nous y consacrer tous les jours. Ces leçons ne valent pas seulement pour le Luxembourg, mais aussi pour l’Europe».

La cérémonie commémorative fut aussi marquée par la prise de parole de deux élèves du lycée Ermesinde. Avec une importante mise en garde à la clé. «Le choix de déclarer la guerre est faite par un petit nombre de personnes et pour de mauvaises raisons. Et ce ne sont pas eux qui en souffrent le plus. Non, ce sont des milliers et millions d’innocents qui subissent une telle décision. Des enfants, des familles, des personnes âgées et tous ceux qui n’ont pas les cartes en main. Les dirigeants mondiaux doivent comprendre que la guerre n’est pas un jeu, qu’elle ne résout pas de problèmes, qu’elle en crée de nouveaux. La Seconde Guerre mondiale est un bon exemple», clame Sadhbh, 13 ans.

À bon entendeur. À Moscou, Tel Aviv et ailleurs, depuis où des guerres sont menées, 80 ans après le 8 mai 1945.

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