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760 personnes sont détenues au Luxembourg


Le Centre pénitentiaire Uerschterhaff comporte 416 places et accueille actuellement 345 détenus. (Photo: archives editpress/alain rischard)

La ministre de la Justice a livré un aperçu des capacités carcérales du Grand-Duché et précisé le nombre de personnes actuellement détenues.

Le Luxembourg compte trois centres pénitentiaires. Trois établissements sur lesquels les députés Dan Hardy et Fred Keup (ADR) ont voulu en savoir plus. Dans une question parlementaire, ils ont donc demandé à la ministre de la Justice quelles étaient les capacités des trois centres ainsi que le nombre actuel de détenus.

Dans sa réponse, Elisabeth Margue (CSV) a rappelé que les différents centres pouvait accueillir jusqu’à 1 017 personnes. Le Centre pénitentiaire du Luxembourg (CPL) compte 486 places, dont 388 pour des détenus masculins, 51 places pour des détenues féminines et 47 places réservées à des personnes nécessitant un traitement psychiatrique particulier ou participant à un programme d’aide en matière de dépendance. Le cas échéant, des mineurs peuvent aussi y être hébergés mais dans un bloc spécialement prévu à cet effet.

Des détenus «volontaires»

Le Centre pénitentiaire d’Uerschterhaff (CPU) possède quant à lui une capacité théorique de 416 places pour accueillir des détenus masculins en détention préventive. «Il convient de préciser que deux ailes sont réservées aux détenus placés en «régime cellulaire» et qu’une aile est réservée aux détenus nécessitant un traitement psychiatrique», ajoute Elisabeth Margue. Enfin, le Centre pénitentiaire de Givenich (CPG) comporte 115 places, dont 12 réservées aux femmes.

Actuellement, 760 personnes sont détenues dans l’un de ces trois centres : 330 au CPL (dont 148 non domiciliées au Luxembourg), 345 au CPU (223 sans domicile au Luxembourg) et 85 au CPG (dont deux détenus ne vivant pas au Grand-Duché), Parmi ces dernières, trois sont des «reclus volontaires», c’est-à-dire des personnes qui ont purgé leur peine mais qui, pour une courte période, restent volontairement en prison dans l’intérêt de leur réinsertion sociale.

Une augmentation possible des capacités

Les deux députés souhaitaient également savoir si des modèles de prévisions de l’évolution de la criminalité avaient été mis en place par le gouvernement et si les capacités des différentes prisons pouvaient être augmentées. La ministre de la Justice a rappelé qu’il faut tenir compte de la petite taille du Luxembourg dans les prévisions car le nombre de places, même adapté à la population, reste faible en valeur absolue, comparé à l’étranger. «Par exemple, si une année voit comparaître devant les tribunaux plusieurs grandes affaires de criminalité organisée, où cinq, six ou davantage de personnes sont condamnées à une peine de prison ferme, cela n’a aucun impact sur la disponibilité générale des places dans des pays plus grands, tandis qu’au Luxembourg, cela peut avoir des conséquences directes.»

S’il est théoriquement possible d’augmenter les capacités de chacun des trois établissements, la ministre précise que cela ne doit pas se faire au détriment de la prise en charge afin que l’administration pénitentiaire puisse assurer sa mission de réinsertion. «Dans le cas contraire, le risque de tensions en prison augmenterait. Il est clair que davantage de détenus signifient aussi qu’il faut davantage de personnel.»

Néanmoins, une extension est possible au CPL. Avec les travaux d’infrastructure nécessaires, la capacité pourrait être portée à 672 places à long terme. Le CPG offre lui aussi, avec des travaux d’infrastructure plus conséquents, des possibilités d’augmentation de capacité jusqu’à 193 places. En revanche, le CPU ne peut pas être agrandi car il n’y a plus d’espace constructible disponible et aucun étage supplémentaire ne peut être ajouté. «Ici, une augmentation pourrait être envisagée si certaines cellules, conçues initialement pour une personne, accueillaient deux détenus. Cela suppose toutefois une série de préparatifs logistiques», conclut Elisabeth Margue.

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