Du 14 au 21 mars, 36 sportifs luxembourgeois, dont la majorité avec un handicap mental, ont vécu une expérience exceptionnelle aux Special Olympics d’Abou Dhabi.
Pas moins d’un an de préparation a été nécessaire pour préparer l’événement. Du 14 au 21 mars, 53 membres des Special Olympics luxembourgeois, dont 36 sportifs, ont participé aux Jeux mondiaux qui se tenaient à Abou Dhabi. Des jeux qui ont la particularité d’être dédiés aux personnes ayant un handicap mental.
«On a commencé avec la sélection», raconte Pierrot Feltgen, directeur sportif et secrétaire général de l’association Special Olympics Luxembourg. Pour cela, les coaches ont observé attentivement les entraînements hebdomadaires dans les différentes disciplines, les sportifs les plus assidus et ceux pouvant «participer à un entraînement plus poussé. Mais aussi les personnes capables de passer 15 jours à l’étranger et donc sans sa famille», explique l’éducateur gradué de formation.
Le travail intensif a ensuite commencé, intégrant notamment un stage durant lequel tout le groupe a travaillé et vécu ensemble.
Six valides ont également participé aux Jeux dans l’équipe luxembourgeoise. «C’est une demande du comité des Special Olympics qui a mis l’accent cette année sur la participation des femmes et des valides», indique le directeur, afin de favoriser la mixité et l’inclusion.
Le groupe luxembourgeois a monté sept équipes dans sept disciplines à savoir le basket, l’athlétisme, la natation, le football, le boccia, le tennis et le tennis de table.
Au total, 7 500 sportifs venus de 190 pays différents étaient présents à cette compétition équivalente aux Jeux olympiques ou aux Paralympics. De quoi mettre la pression à des sportifs plus sensibles que des professionnels. «Ils n’ont souvent jamais participé à une manifestation de cette envergure, rappelle Pierrot Feltgen. Lors des compétitions habituelles, nous sommes à côté d’eux.» Or, dans cette compétition, à partir du moment où des personnes de l’organisation viennent les chercher, ils sont livrés à eux-mêmes et obligés d’être autonomes jusqu’à la remise de médailles.
Des séances avec un coach mental
Un stress supplémentaire particulièrement vrai pour les sports individuels. Pour préparer les sportifs à ce moment crucial, les encadrants luxembourgeois ont tout prévu : «Ils ont eu des séances avec un coach mental, ça les a beaucoup aidés à calmer leurs craintes. Ils ont eu des astuces pour mieux se préparer, par exemple emmener un objet fétiche», confie le coach qui poursuit : «Ils ont rencontré beaucoup de sportifs du monde entier. Certains sont très présents sur les réseaux sociaux et ont vu leurs contacts doubler en quelques jours.» Bien plus que du sport, ils reviennent enrichis avec beaucoup de souvenirs et plus de confiance en eux.
Avant que les Jeux ne commencent, le groupe a d’ailleurs visité durant plusieurs jours une partie des Émirats arabes unis, participé à des danses traditionnelles, à une course de chameaux, ou encore goûté à des spécialités locales avant d’assister à la spectaculaire cérémonie d’ouverture.
Bien plus que du sport : «C’est une expérience de vie pour eux, conclut Pierrot Feltgen. À leur retour, ils n’étaient plus les mêmes qu’à leur départ.»
Audrey Libiez