La réduction du temps de travail fait l’objet d’une pétition qui connaît un succès immédiat. Un nouveau débat est susceptible de remettre le sujet sur la table. Rien ne se fera sans les partenaires sociaux.
La pétition a été mise en ligne vendredi dernier, et elle a déjà récolté près de 1 200 signatures. Sur l’ensemble des 19 pétitions ouvertes à la signature ce jour-là, c’est celle qui a fait, de loin, le meilleur score en si peu de temps.
Le pétitionnaire annonce que le but de la pétition est de diminuer le temps de travail journalier. «Elle a pour objectif de changer la durée d’une journée de travail à sept heures au lieu de huit heures actuellement. Nous passerons ainsi de 40 heures de travail par semaine à 35 heures de travail par semaine», suggère l’auteur de la pétition.
Vu qu’il reste encore 40 jours pour la signer, cette pétition qui démarre sur les chapeaux de roues à toutes les chances d’aboutir à un débat si les 4 500 signatures sont atteintes. Ce ne sera pas la première discussion sur le sujet, mais il revient avec insistance dans les agendas à l’approche des élections.
Récemment, c’est la ministre de la Famille, Corinne Cahen, encore présidente du DP, qui affirmait que l’on pouvait «apporter des améliorations dans la work-life balance, dans la flexibilité du temps de travail pour que les entreprises puissent fonctionner et pour que les employés puissent disposer de temps libre pour leurs enfants, leurs passe-temps, etc.».
C’est dans l’air du temps, d’autant que le Luxembourg fait partie des pays européens avec la semaine de travail la plus longue. La Belgique qui compte une semaine de 38 heures a récemment introduit plus de flexibilité qui permet au salarié de passer à la semaine de quatre jours dans certains cas. La France, elle, a adopté depuis 22 ans maintenant, la semaine de 35 heures.
Si, contrairement à la Belgique dont le gouvernement a décrété seul cette nouvelle flexibilité du temps de travail, le Luxembourg ne fera rien sans passer par le dialogue social pour aboutir à un accord avec le patronat et les syndicats. Le modèle luxembourgeois sera appliqué comme il se doit, comme l’avait rappelé le ministre du Travail, Georges Engel (LSAP) à la tribune de la Chambre des députés.
Les syndicats ne vont pas bouder leur plaisir d’obtenir un résultat qui aille dans le sens d’une vieille revendication. La réduction du temps de travail, vu par le patronat, ne se résumera pas à accorder 38 heures au lieu de 40 et, comme le dit Carlo Thelen dans un de ses billets de blog, «ramener arbitrairement la « norme« des 40 heures à 39, 38 ou 37 heures, ou pire encore à 35 heures à l’instar de la situation prévalant chez nos voisins français, constituerait pour nos entreprises un choc déstabilisateur, en particulier pour les plus petites d’entre elles qui représentent toutefois 88 % de toutes les entreprises luxembourgeoises».
La discussion sur le temps de travail s’orientera davantage vers une flexibilisation et peut-être une réduction, mais en tous les cas vers des aménagements spécifiques du temps de travail.
«La digitalisation devrait d’ailleurs accentuer la tendance à la fluidité du temps de travail», écrivait le directeur général de la Chambre de commerce. Encore que chaque travailleur ne sera pas impacté de la même manière par cette révolution technologique, si bien qu’un modèle unique de réduction du temps de travail ne paraît pas faisable aux yeux du patronat.
Autre argument qu’il avance : «On entend souvent dire que la moitié (voire plus) des métiers qu’exerceront les jeunes demain n’existe pas encore aujourd’hui. Alors, comment organiser dans l’immédiat et de façon « top-down« ces emplois qui naîtront de façon « bottom-up« à l’avenir ?», interroge Carlo Thelen.
Différents formats existants
Le ministre du Travail n’est pas opposé à la discussion. Le gouvernement a déjà procédé à une réduction du temps de travail en introduisant un jour férié supplémentaire, le 9 mai, et un jour de congé supplémentaire.
Question flexibilité, le compte épargne-temps permet également aux salariés d’organiser leur vie professionnelle et familiale, tout comme le plan d’organisation de travail qui laisse aux salariés la possibilité de prévoir son temps libre sur une longue période.
Évidemment, tous ces différents formats qui existent dans la loi ne sont pas appliqués systématiquement dans toutes les entreprises. C’est ce qui plaide en faveur d’une réduction pure et simple du temps de travail d’au moins deux heures hebdomadaires.
La pétition qui est ouverte aux signatures, plaide pour la semaine de 35 heures. Autant dire que cela ne passera jamais auprès du patronat. Georges Engel, qui veut néanmoins garantir l’attractivité du marché du travail luxembourgeois, devra se préparer à d’âpres discussions avec les partenaires sociaux.
Quid du télétravail? Aux Pays-Bas, 25% à savoir 10 heures / semaine sont désormais la norme: Si on part du principe que le salarié est plus productif au domicile et fera volontier 10 heures en une journée, il n’aura plus que 7,5 heures les 4 jours suivants… et tout le monde y gagnera: Les routes saturées, l’environnement, les salariés… et les entreprises!
Un parti qui aura toujours de nombreux supporters: celui de la fainéantise!
L’idéal pour certains jeunes: ne rien faire mais vivre comfortablement, aux crochets de l’état (en oubliant que cela veut dire vivre au crochet des autres -ceux qui bossent, eux-).
Travailler 40 heures par semaine est un rythme correct avec des journées qui se ressemblent et où l’on pense à son travail et pas unqiuement à ses congés et ses RTT, comme en France.
Si le Luxembourg veut sombrer comme son voisin du sud, cette mesure est idéale.