Pour célébrer l’intronisation du Grand-Duc héritier Guillaume, l’armée tirera ce vendredi 21 coups de canon au Festschenhaff. En 2000, le Grand-Duc Henri avait eu droit à 101 détonations!
Demain, vers 11h35, alors que le nouveau souverain du Luxembourg se présentera à la foule à sa sortie de la Chambre des députés, 21 coups de canon résonneront dans toute la capitale en son honneur.
Postés sur les hauteurs du Fetschenhaff, face au plateau du Kirchberg, un groupe de soldats de l’Armée luxembourgeoise simulera des tirs réels, à dix secondes d’intervalle, grâce à des cartouches à blanc spécialement prévues pour les célébrations.
Ce sont ces mêmes détonations qu’on peut entendre le 23 juin, lors de la Fête nationale, juste avant la prise d’armes, ou lors d’un événement marquant dans la famille grand-ducale, comme un mariage ou une naissance.
Le 10 mai 2020, en même temps que les cloches de la cathédrale Notre-Dame de Luxembourg, les canons avaient ainsi salué la venue au monde du petit Prince Charles.
Une pratique héritée de la marine
Cette tradition, répandue de nos jours dans de nombreux pays du monde, remonte à des siècles en arrière, et serait l’héritage d’une pratique apparue au XIVe siècle dans la marine, période où l’artillerie se développe sur les navires de guerre.
En s’approchant d’un port, pour montrer qu’il venait en paix, l’équipage du vaisseau vidait les sept canons à bord, tandis qu’à terre, les forces militaires répondaient à chaque détonation par trois tirs, pour valider les intentions pacifiques mutuelles. D’où 21 coups de canon.
Seulement 21 coups depuis 2011
Ceci dit, il y a encore quelques années au Luxembourg, ce salut au canon était bien plus long : pour l’avènement au trône du Grand-Duc Henri, le 7 octobre 2000, ce sont pas moins de 101 coups de canon qui avaient été tirés depuis le Fetschenhaff.
Une pratique française à l’origine, venant tout droit de l’Ancien Régime marqué par le règne de la maison de Bourbon. Sous la monarchie, 101 coups étaient en effet tirés pour annoncer la mort du roi et l’intronisation de son successeur.

21 cartouches à blanc seront utilisées ce 3 octobre, comme lors de la Fête nationale. (Photo : Armée luxembourgeoise)
Au Luxembourg, c’est suite à l’adoption, le 23 juin 2011, d’une règlementation interne à la Maison de Luxembourg-Nassau, que le gouvernement et le Palais grand-ducal ont décidé que désormais, 21 coups suffiraient, une mesure valable pour tous les tirs d’honneur : Fête nationale, visite d’État ou naissance dans la famille grand-ducale, et ce quel que soit le sexe de l’enfant.
La fin d’une inégalité puisque, jusqu’à cette révision du Pacte de famille de la Maison de Nassau, la venue au monde d’un prince était salué par 101 coups de canon, quand celle d’une princesse se limitait à 21 coups.
Le président y a droit aussi
En France, la coutume royale des 101 coups de canon a perduré jusqu’à la Révolution. Et plus tard, le président Charles de Gaulle l’a réintroduite, en optant pour une version plus «républicaine» avec 21 coups tirés seulement. Aujourd’hui, le salut au canon continue de célébrer l’investiture du président de la République.
Idem aux États-Unis, où 21 tirs ont retenti à Washington D.C. le 20 janvier dernier pour l’investiture de Donald Trump. Ils ont également lieu tous les 4 juillet, jour de l’Indépendance.
Un code spécifique au Royaume-Uni
En Belgique, ce sont toujours 101 coups de canon qui sont tirés en guise de salve honorifique pour un événement d’envergure nationale, comme l’assermentation d’un nouveau souverain ou une naissance dans la famille royale.
Au Royaume-Uni, il existe tout un code qui prévoit différentes combinaisons en fonction de l’événement à célébrer : pour le couronnement du roi Charles III, 62 coups de canon ont par exemple été tirés depuis Horse Guards Parade et la Tour de Londres, contre 41 à l’annonce du décès de la reine Elisabeth II.