Après l’obtention de son diplôme de fin d’études secondaires, le jeune luxembourgeois Tom Hoffmann décide de s’octroyer une année de césure. Pas question de rester chez lui sans rien faire : il veut voir du pays, découvrir une culture différente… «voir l’Himalaya», car Tom «aime les montagnes».
C’est donc au Népal qu’il décide de se rendre par le biais d’une formule particulière : le volontariat. En janvier 2017, il commence à s’intéresser aux ONG qui proposent ce type de séjour, ou plutôt d’expérience. Car ici, on ne parle pas de tourisme.
Les débuts à Sankhu
L’année suivante, en janvier 2018, c’est dans un foyer de réadaptation sociale pour enfants de détenus, à Sankhu, au nord-est du pays, qu’il est envoyé, pour vivre pendant cinq mois. À son arrivée, le dépaysement est total. «C’était tellement différent du Luxembourg, il y avait tellement de monde dans les rues. J’ai été tellement dépaysé que l’espace d’un instant je me suis demandé quelle idée m’était passée par la tête et ce que je faisais là, mais ça n’a pas duré.» Car si c’était à refaire, le jeune homme recommencerait «sans aucun doute». Plus de deux heures de bus «sur des routes totalement délabrées» sont nécessaires pour arriver au village depuis la capitale du Népal, Katmandou. Là, il rencontre Nikita, une volontaire népalaise, avec qui il se lie d’amitié, mais aussi Matura, Pasan et Kusum, les trois femmes avec qui il travaillera dans les cuisines, Samjana, l’institutrice, et Sagar, le directeur. Ensuite, les rencontres s’enchaînent. «C’était sympa de rencontrer d’autres volontaires. Il y a eu des Français, des Espagnols, une personne d’Arabie saoudite. Vraiment des gens du monde entier et c’était enrichissant.» Et puis, il y a les enfants.
Les enfants du foyer
«Les enfants qui étaient dans le foyer paraissaient vraiment heureux. Seuls les plus jeunes, les nouveaux arrivants, réclamaient encore leurs parents et pleuraient parfois. Avec le temps, cela passait. Et il le fallait bien, puisqu’ils étaient au foyer pour de nombreuses années la plupart du temps», explique Tom. Pour eux, il prépare à manger, coupe des pommes de terre, s’occupe du jardin, mais donne aussi des cours d’anglais et de mathématiques. «J’ai vraiment noué des liens avec les plus grands, dit-il. Ceux qui avaient entre 13 et 17 ans parlaient couramment l’anglais, c’était vraiment bien de pouvoir échanger.» Mais échanger à propos de quoi? Des raisons pour lesquelles leurs parents étaient des parias? La raison de leur emprisonnement? «Jamais, répond-il. On communiquait comme on pouvait, la plupart du temps avec des gestes, des rires… Et puis, au Népal, on ne sait jamais vraiment pourquoi les gens sont incarcérés. Certains d’entres eux ne le méritent sûrement pas. On ne parlait pas de ces choses-là…» Trop difficile à aborder, sûrement, comme tant de choses dans le pays.
La confrontation à la pauvreté
Tom, ce jeune homme de 20 ans souriant et transpirant de maturité, s’est rendu compte «de la chance» qu’il a de« vivre en Occident». «Je ne vais pas dire que ce voyage a totalement changé mon comportement quotidien. Les bonnes vieilles habitudes ne s’envolent pas parce que l’on fait un voyage de cinq mois. Mais à un moment, je me suis dis « ça te montre combien tes parents font pour toi »», raconte-t-il. «Alors, bien sûr, les conditions sont différentes, parce qu’à la maison on a le lave-vaisselle, le lave-linge et le reste qui nous facilitent beaucoup la vie. (Il rit) Mais c’est vrai que j’ai pris conscience de cette chance d’avoir grandi ici et pas là-bas. Ici, quand on est un enfant, on est un roi. Là-bas, les gens sont extrêmement pauvres, les conditions de vie sont différentes.» Et la misère, il l’a vue «partout dans le pays, mais surtout dans les bidonvilles qui longent la rivière qui coule à Katmandou et à la campagne», explique-t-il. «Les gens se sont construit des cabanes parce que leurs logements ont été détruits par les tremblements de terre… Trois ans après, la situation ne s’est pas arrangée. Et pour tout vous dire, quand on voit cela, on se sent impuissant…» Et pourtant, le Népal est un pays magnifique. Et Tom a pu le visiter.
Ses voyages dans le pays
Durant son séjour, Tom a également pu se balader un peu et admirer «la beauté des paysages et des montagnes». Il a participé à la célébration de «Holi», la fête des couleurs, probablement l’un de ses plus beaux souvenirs au Népal. Il a également pu «faire des trekkings dans l’Annapurna avec les volontaires espagnols», avec qui il a «appris à jouer de la guitare». En fait, même si en cinq mois il y a parfois eu des moments où il a été nostalgique du Luxembourg, ce sont surtout cinq mois de bonheur que Tom raconte. Et d’ailleurs, il en est sûr : il y retournera «pour continuer à visiter ce beau pays et revoir les gens» avec qui il vivait au foyer. En attendant, il suivra des études de politique internationale aux Pays-Bas, à la rentrée…
Sarah Mélis
Pour devenir volontaire
C’est dans le cadre du service volontaire national, ouvert aux jeunes entre 18 et 30 ans, que Tom a pu partir au Népal. Le but : s’investir dans un projet concret et d’intérêt général, au Luxembourg ou à l’étranger. Différentes options sont possibles, mais Tom est passé par le Service national de la jeunesse et c’est l’ONGD-FNEL (Fédération nationale des éclaireurs du Luxembourg) qui a organisé le séjour. Il a bénéficié d’une formation et d’un accompagnement avant de partir et à son retour pour l’aider à témoigner de son expérience. Parce qu’il a été hébergé dans l’enceinte du foyer, ses parents n’ont pas eu à couvrir de frais, mais les offres sont variables selon le séjour. L’ONGD-FNEL est d’ailleurs à la recherche de nouveaux volontaires pour un départ en 2019 au Népal. Cécile Godfroy avertit : «Nous sélectionnons les volontaires sur leur aptitude à l’autonomie et leur maturité. Il faut qu’ils soient prêts à partir.»
Toute personne motivée est priée d’envoyer un CV et une lettre de motivation avant le 31 octobre.
Courriel : ongd@fnel.lu Tél. : 26 48 04 41 (Cécile Godfroy)
bonjour,
Avez vous été à DHORPATAN également ?
Merci ISABELLE