En 2018, 500 millions de dollars ont été distribués aux actionnaires au Luxembourg. Ce chiffre qui ne varie pas par rapport aux années précédentes alors qu’au niveau mondial, les dividendes ont fortement progressé en 2018 sur un marché pourtant en recul.
Si 2018 a été une mauvaise année pour les marchés, la tempête n’a pas touché les dividendes versés aux actionnaires dans le monde qui ont atteint un niveau record, grâce à la bonne santé des entreprises. « Ignorant le renforcement de la volatilité », les dividendes ont fait un bond de 9,3% pour atteindre 1.370 milliards de dollars l’an passé, selon une étude du poids lourd anglo-saxon de la gestion d’actifs, Janus Henderson Global Investors.
« Ignorant le renforcement de la volatilité », les dividendes ont fait un bond de 9,3% pour atteindre 1370 milliards de dollars l’an passé, selon une étude du poids lourd anglo-saxon de la gestion d’actifs Janus Henderson Global Investors. « C’est un peu contre-intuitif dans le contexte de forte baisse du marché en 2018, mais les dividendes sont une portion des bénéfices reversée aux actionnaires et cela a été une bonne année en la matière, surtout pour les entreprises américaines », souligne Vincent Juvyns, un stratégiste de JPMorgan AM.
« Les secteurs minier, pétrolier et bancaire ont normalisé leurs paiements de dividendes », après une période où ils étaient « faibles, voire inexistants », explique pour sa part Ben Lofthouse, directeur de la gestion actions internationales à fort rendement chez Janus Henderson. « Certaines des grandes sociétés technologiques adoptent de plus en plus une culture de paiement de dividendes », ajoute Ben Lofthouse en notant que « l’incidence des réductions d’impôts aux États-Unis a également, là aussi, fortement aidé la croissance des dividendes ».
Pays émergents, Amérique du Nord et Japon en tête
En outre, observe Vincent Juvyns, « quand les perspectives sont plus incertaines et que le cours de Bourse est chahuté, les entreprises ont plutôt tendance à redistribuer une partie des bénéfices pour s’assurer de la fidélité des investisseurs et pouvoir compter sur eux en cas de besoin ». Sans tenir compte des dividendes exceptionnels, « les pays émergents, l’Amérique du Nord et le Japon ont réalisé la meilleure performance, à l’inverse de l’Europe qui a été à la traîne », détaille l’étude de Janus Henderson qui porte sur les dividendes des 1200 plus importantes sociétés en termes de capitalisation boursière au 31 décembre 2018.
« Les dividendes européens ont augmenté moins rapidement » car ils ont « été affectés par la faible croissance de la Suisse et la forte réduction effectuée par Anheuser Busch en Belgique » – le brasseur a diminué de moitié son versement après l’acquisition de SAB Miller – « l’année n’a cependant pas été mauvaise pour la région », estime Janus Henderson.
Le Luxembourg à contre-courant
Par pays, les États-Unis arrivent en tête avec 468,9 milliards de dollars, suivis par le Royaume-Uni avec 99,5 milliards, puis le Japon (79,1 milliards), la France prenant la 4e place avec 63,1 milliards.
Cette tendance générale à la hausse ne s’est pas reflétée au Luxembourg où 500 millions de dollars de dividendes ont été redistribués aux actionnaires en 2018, selon l’étude Janus Henderson. Ce montant est identique depuis 2015 et même en baisse sur une période plus longue : 600 millions de dollars avaient été versés en 2013 et 2014 et 800 millions en 2012.
Janus Henderson estime en outre « que les dividendes augmenteront de 3,3% en 2019 pour atteindre 1414 milliards de dollars ».
« Si nous nous référons aux fondamentaux de l’économie et des entreprises, qui se tassent de manière assez marquée, les dividendes devraient par nature ralentir, tout en restant positifs », anticipe également Florence Barjou, responsable de la gestion diversifiée chez Lyxor AM. Au palmarès des plus gros payeurs de dividendes, Royal Dutch Shell reste en tête pour la 3e année de suite, suivi par Apple et Exxon Mobil.
Le Quotidien/AFP