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Croissance revue à la hausse pour le Luxembourg, meilleur élève européen


L'exécutif européen table sur une croissance de 1,7% en 2017 et 1,8% en 2018, après une croissance de 1,8% en 2016. (photo AFP)

La croissance économique dans la zone euro devrait rester vigoureuse en 2017 et 2018, malgré une incertitude « élevée », liée notamment à la politique économique américaine et au Brexit, a estimé jeudi la Commission européenne.

Dans ses prévisions de printemps, l’exécutif européen table sur une croissance de 1,7% en 2017 et 1,8% en 2018, après une croissance de 1,8% en 2016. Lors de ses précédentes estimations, en février, elle avait anticipé une croissance de 1,6% en 2017 et 1,8% en 2018.

Concernant le Grand-Duché, les prévisions ont été relevées également à 4,3% en 2017 et 4,4% en 2018 (contre 4% et 3,9% lors de ses prévisions d’hiver en février, et même 3,8% et 3,6% lors des prévisions d’automne).

La croissance luxembourgeoise devrait donc être la plus forte de l’UE (1,4% et 1,7% en France, 1,6% et 1,9% en Allemagne, 1,5% et 1,7% en Belgique). L’inflation devrait atteindre dans le pays 2,4% en 2017 puis 1,8% en 2018 après deux ans de stagnation.

Dans l’ensemble de l’UE, la Commission prévoit une croissance de 1,9% à la fois en 2017 et en 2018, en hausse pour ces deux années de 0,1 point par rapport aux prévisions de février. Seules la Roumanie et l’Irlande talonnent le Grand-Duché avec des croissances prévues autour de 4% également.

« C’est une première, nous prévoyons que tous les pays de l’UE, sans la moindre exception, connaîtront la croissance, à la fois cette année mais aussi en 2018 », s’est félicité le commissaire européen aux Affaires économiques, Pierre Moscovici, lors de la présentation de ces prévisions.

« La croissance devrait rester stable, à un niveau que je qualifierais de relativement satisfaisant, sans pour autant accélérer comme on pourrait l’espérer », a-t-il poursuivi.

La faute, selon lui, aux « incertitudes politiques et géopolitiques » auxquelles l’UE « est confrontée ».

Parmi les risques identifiés, la Commission cite « la politique économique et commerciale » des Etats-Unis, « le programme d’ajustement économique de la Chine » ou encore « les négociations à venir avec le Royaume-Uni sur la sortie du pays de l’Union européenne ».

La croissance devrait également être « bridée par les obstacles, les problèmes hérités de la crise, comme les forts taux d’endettement ou la fragilité de certains éléments du secteur bancaire », a ajouté Pierre Moscovici.

« La situation est très différente d’un État membre à l’autre: les meilleures performances sont enregistrées dans les économies qui ont mis en oeuvre des réformes structurelles plus ambitieuses », a remarqué pour sa part le commissaire européen pour l’euro, Valdis Dombrovskis.

« Effets sur l’emploi »

« Pour rétablir l’équilibre, des réformes doivent être engagées avec détermination partout en Europe, qu’il s’agisse d’ouvrir les marchés des produits et services ou de moderniser le marché du travail et les systèmes de protection sociale », a-t-il ajouté.

La Grèce, dont le plan d’aide a pris du retard car ses créanciers sont en désaccord, voit ainsi ses prévisions de croissance nettement abaissées: 2,1% en 2017 et 2,5% en 2018, contre respectivement 2,7% et 3,1% lors des précédentes prévisions.

« La croissance de la Grèce est alignée sur les aléas, sur les avancées, comme sur les retards dans les discussions sur le programme » d’aide, a résumé Pierre Moscovici. « Si on veut que la croissance soit vraiment forte alors il faut conclure » les négociations, ajoute-t-il.

Les prévisions pour l’Espagne, qui a entrepris d’importantes réformes, ont en revanche été largement rehaussées à la fois pour 2017 (2,8%, soit +0,5 point) et 2018 (2,4%, +0,3 point).

Malgré le Brexit, le Royaume-Uni, qui « a bien résisté aux incertitudes de 2016 » selon M. Moscovici, voit également ses prévisions relevées: 1,8% (contre 1,5%) en 2017 et 1,3% (contre 1,2%) en 2018.

Pour la France, Bruxelles a très légèrement relevé sa prévision de déficit public pour 2017 à 3% du Produit intérieur brut (PIB), soit à la limite des règles européennes. La prévision de croissance reste inchangée, à 1,4% en 2017 et 1,7% en 2018.

Dans la zone euro, « la reprise économique continue d’avoir de forts effets positifs sur l’emploi », a noté Pierre Moscovici.

La Commission européenne est donc plus optimiste sur le chômage dans les 19 pays de la monnaie unique: après avoir atteint 10,0% en 2016, il devrait descendre à 9,4% en 2017 et 8,9% en 2018. En février, Bruxelles tablait sur des taux de 9,6% en 2017 et 9,1% en 2018.

Au Luxembourg, l’UE prévoit un taux de chômage de 6,1% en 2017 et de 6% en 2018.

Enfin, le niveau de l’inflation parmi les 19 pays ayant adopté la monnaie unique a été légèrement revu à la baisse: la Commission anticipe un taux de 1,6% en 2017 et de 1,3% en 2018, soit une diminution de 0,1 point dans les deux cas.

Le Quotidien / AFP