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Des avancées pour prévenir la démence


La ministre de la Santé, Lydia Mutsch, et le Pr Rejko Krüger, du Luxembourg Centre for Systems Biomedicine, de l'Uni (LCSB) ont souligné l'importance des synergies entre leurs travaux respectifs. (photo: le Quotidien)

Des découvertes scientifiques récentes font renaître l’espoir. Si la démence reste incurable et touche 30 % des personnes les plus âgées, la prévention du syndrome pourra, à l’avenir, être optimisée.

Près d’une personne sur trois (30 %) sera atteinte de démence au cours de sa vieillesse, a indiqué vendredi le Pr Ludwig Neyses, vice-recteur Recherche de l’université du Luxembourg.

«Au Luxembourg, nous estimons, depuis début 2018, à 7 000 le nombre de personnes atteintes de démence», a complété la ministre de la Santé, Lydia Mutsch, à l’occasion de la présentation de la réorientation du programme démence prévention (pdp), qui s’est tenue au sein du Luxembourg Centre for Systems Biomedicine de l’Uni (LCSB).

Face à ces chiffres présentés comme inquiétants et potentiellement amenés à connaître une hausse, la ministre Lydia Mutsch s’est réjouie des découvertes scientifiques faites en 2017 par une commission internationale composée d’experts renommés : «Ces découvertes scientifiques majeures permettront d’influencer et de réduire les facteurs de risque de la démence de manière ciblée.»

Et comme des paroles aux actes, il n’y a qu’un pas, la ministre a entrepris de prendre des mesures, en collaboration avec le LCSB, afin d’adapter son programme de prévention. Il entre désormais dans une «deuxième phase».

Un profil de risque pour des mesures adaptées

Celle-ci aura pour objectif de travailler sur ces facteurs de risque qui sont désormais identifiés avec davantage de précision. Mais quels sont-ils, concrètement?

«Le surpoids, l’hypertension, la dépression, la déficience auditive ou un diabète mal équilibré, mais aussi le tabagisme, l’isolement social ou un manque d’exercice en font partie», a indiqué le Dr Rejko Krüger, qui est neurologue, professeur de neurosciences du LCSB et coordinateur du programme démence prévention.

Quant aux mesures devant mieux encadrer les personnes susceptibles de présenter une légère diminution de leurs performances cérébrales, et qui présentent des facteurs de risque élevés, elles seront adaptées aux résultats d’examens spécifiques et individualisés : «Les personnes concernées pourront être orientées vers le pdp par leur médecin traitant.

Elles feront alors l’objet d’examens précis, pour déterminer leur profil cognitif, grâce à des tests de mémoire, d’attention et de langue spécifiques», a explicité Lydia Mutsch.

De plus, les neuropsychologues établiront un «profil de risque» sur la base de questions bien précises, dont voici un échantillon : le patient a-t-il une bonne condition physique?

Dispose-t-il d’une bonne ouïe? Est-il en surpoids? Sur la base des résultats obtenus, des mesures adaptées seront donc préconisées (lire ci-dessous).

  • CONSEILS DE GOUVERNEMENT
Réuni en Conseil vendredi, le gouvernement s’est penché sur divers dossiers, outre celui de la pénurie d’enseignants dans le fondamental. En voici les principales conclusions :

MENACE TERRORISTE

Le Conseil a marqué son accord avec l’organisation en 2019 d’un exercice national dans le cadre du plan gouvernemental de vigilance nationale face aux menaces terroristes : «exercice Vigilnat».

SANTÉ PUBLIQUE

Le Conseil a également avalisé le plan national antibiotiques, ainsi que le projet de règlement créant un Comité national antibiotiques.

En incluant les aspects humains, vétérinaires et environnementaux, le plan a pour objectif de réduire l’émergence, le développement et la transmission des résistances aux antibiotiques au Luxembourg.

La gouvernance, la prévention, l’éducation et la communication, le traitement et le diagnostic ainsi que la surveillance et la recherche constituent les différents axes stratégiques du plan.

NATIONALITÉ

Les ministres réunis en conseil ont aussi marqué leur accord avec le projet de loi sur la nationalité luxembourgeoise censé modifier la loi votée l’année dernière.

En effet, celui-ci a pour objet d’apporter certaines adaptations techniques à la loi précitée. Au niveau des pièces exigées pour examiner l’honorabilité des candidats à la nationalité luxembourgeoise, le gouvernement souhaite combler un vide législatif et renforcer la sécurité juridique.

Ainsi, il est proposé de compléter la liste des casiers judiciaires étrangers à produire par les candidats à la nationalité luxembourgeoise. Le projet de loi précise également les règles d’attribution et de transposition du nom et des prénoms.

David Marques