Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Le procès d’un ancien député allemand du Parti social-démocrate (SPD), Sebastian Edathy, accusé d’avoir téléchargé des images à caractère pédopornographique, s’est ouvert lundi devant un tribunal de Verden (nord), une affaire qui avait déclenché un scandale politique.
L’accusation reproche à l’ancien député d’avoir téléchargé en novembre 2013 des vidéos et photos mettant en scène de jeunes garçons sur son ordinateur portable du Bundestag, la chambre basse du Parlement allemand. (Photos : AFP)
L’ancien élu, qui avait renoncé à son mandat en début d’année dernière, encourt une peine maximale de deux ans de prison. Il nie cependant avoir commis des actes illégaux. Après une heure et demie seulement de débat, le procès devant le tribunal de grande instance de Verden a été ajourné au 2 mars.
La Cour a voulu laisser le temps à Sebastian Edathy et ses avocats de décider d’éventuels aveux, condition sine qua non, selon le Parquet, pour qu’un non-lieu contre le versement d’une somme d’argent puisse être prononcé. L’accusation reproche à l’ancien député d’avoir téléchargé en novembre 2013 des vidéos et photos mettant en scène de jeunes garçons sur son ordinateur portable du Bundestag, la chambre basse du Parlement allemand.
La justice l’accuse en outre d’avoir été en possession d’un recueil de photos et d’un CD, au contenu également pédopornographique. Sebastian Edathy, 45 ans, assure n’avoir rien fait d’illégal, admettant seulement une erreur du point de vue moral. Il avait démissionné de ses fonctions parlementaires juste avant que l’affaire n’éclate et alors qu’il jouissait d’une grande réputation au sein de son parti au point d’avoir été pressenti pour un poste ministériel dans le gouvernement de grande coalition d’Angela Merkel.
L’affaire avait également coûté sa place à un ministre conservateur bavarois de Mme Merkel : Hans-Peter Friedrich, en charge de l’Agriculture dans le gouvernement issu des élections de septembre 2013 après avoir eu le portefeuille de l’Intérieur sous la législature précédente. Il avait été poussé à la démission, accusé d’avoir trahi le secret de l’enquête internationale sur un réseau de pornographie infantile dans laquelle Sebastian Edathy était impliqué.
À l’époque, cette démission avait été considérée comme le premier scandale du gouvernement Merkel issu des élections de 2013. Spécialiste reconnu notamment de l’extrême-droite, Sebastian Edathy, d’origine germano-indienne, avait présidé une commission d’enquête parlementaire sur une série de meurtres racistes en Allemagne, dans les années 2000, une affaire qui avait suscité un immense scandale lorsqu’elle avait été élucidée.
AFP
