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Bulgarie-Luxembourg : Holtz veut de la rigueur… et des tueurs


Maxime Chanot se tient prêt à tenir sa place en défense centrale. Que ce soit aux côtés de Chris Martins ou de Kevin Maget. (Photo Julien Garroy)

[Éliminatoires du mondial-2018] Voilà, c’est le coup d’envoi d’une nouvelle aventure ce mardi soir, à Sofia. Brillant en Lettonie, le Luxembourg rêve de bousculer une Bulgarie notoirement plus forte qu’elle. Mais espère y parvenir en faisant moins de bêtises derrière et en mettant ses occasions au fond.

Pour la première fois depuis douze ans, les Roud Léiwen vont entamer une campagne qualificative à l’extérieur, loin du regard de leurs supporters, hormis la grosse poignée de huit courageux ayant fait le déplacement. Il y a endroit plus accueillant pour commencer une aventure que la cuvette de Sofia, ses températures lourdes et ses supporters excessifs, mais qui ne seront pas là (on parle de maximum 2 000 spectateurs, pas intéressés par leur sélection et occupés par la fête de la Réunification, l’une des trois journées nationales).

Ce lieu, surtout, est chargé en ondes négatives : le Luxembourg y prend tout le temps des casquettes. Mais au moins, tous ces éléments contraires vont-ils situer le niveau qu’il faudra avoir dans ce groupe A particulièrement relevé. Ce ne sera jamais moins dur que ça contre la Suède, les Pays-Bas ou la France. Lundi, malgré un deuxième mariage en seulement trois jours fêté dans les salons de réception de l’hôtel qui loge la sélection, la veillée d’armes aura été calme et sereine.

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Il faut dire que ce groupe compte beaucoup de joueurs jeunes (ce qui ne veut pas forcément dire insouciants), et que Joubert, Mutsch, Payal et Da Mota sont les seuls survivants de l’équipe qui était venue se fracasser (3-0) au stade Vasil-Levski en septembre 2007. Et donc à savoir comme on peut se sentir seul dans cette énorme enceinte, même quand elle sonne creux.

En attendant le coup de sifflet, à 21h45, heure locale, qui lancera 24 mois de compétition pour aller au Mondial, on a encore parlé de… l’Euro. C’était forcé. La compétition est encore assez fraîche dans les mémoires pour que la presse bulgare n’ait pas envie de savoir si le Luxembourg veut s’inspirer de l’Islande et de son parcours héroïque.

Holtz aimerait jouer à treize

Holtz se sent «heureux» que des petites nations commencent à percer, mais veut «suivre son propre chemin». Et il l’a expliqué dans nos colonnes lundi : le chemin, c’est aller vers la possession.

La salle de presse s’est logiquement retournée vers cette statistique qui dit qu’à l’Euro, les équipes qui ont eu du succès sont celles qui ont bien défendu et joué le contre. Le tout récent Lettonie – Luxembourg (3-1) l’a même prouvé par l’absurde.

«C’est vrai», a souri Holtz, tout content qu’on ait fait passer son équipe dans la catégorie des équipes qui jouent au ballon, plutôt que de la laisser dans celles qui attendent bas sur le terrain. «Mais notre priorité absolue, ce n’est pas la possession, c’est de se créer des occasions. Et de les mettre au fond. Je veux qu’on soit plus tueur. Qu’on ait plus de rigueur derrière et dans la surface adverse. Et puis la possession de balle, elle rend aussi des clubs champions dans leurs pays, comme le Bayern et le Barça. Ce serait trop facile de dire que seuls les contreurs gagnent.»

Et d’ailleurs, même en restant exclusivement une équipe de contre, le Grand-Duché, dans ce groupe, n’a que très peu de chances de gagner. Donc…

De retour, Chanot, qui selon Holtz n’a pas de problème de décalage horaire après son voyage depuis New York, et Joachim, «qui voudra montrer certaines choses aux gens du CSKA», vont entrer dans les onze. Holtz a posé une requête pour rire auprès de la FLF pour «demander à jouer à treize», car cela lui fend le cœur d’avoir à choisir. Organiser cette équipe d’une homogénéité et d’une polyvalence folles risque d’ailleurs de le rendre fou avant même que ces éliminatoires ne commencent…

A Sofia, Julien Mollereau