À partir de ce samedi et jusqu’au 9 octobre, le calendrier d’Attert va être ponctué, chaque week-end, d’un concert du festival Musique dans la vallée.
Malgré les accords de Schengen, les frontières ont la vie dure. Et la collaboration transfrontalière se limite bien souvent à quelques bonnes volontés isolées. Du côté de l’Attert, pourtant, on y croit dur comme fer, depuis 1994 et la création du parc naturel. « La commune d’Attert, en Belgique, a alors invité les communes voisines des deux côtés de la frontière pour une séance académique », rappelle Sylvie Hubert, de l’ASBL Au Pays de l’Attert. « Là, un bourgmestre a proposé de mettre en place des projets communs. On a commencé avec une balade transfrontalière, qui existe toujours, puis, en 1998, il y a eu cette idée d’un festival de musique, principalement classique, dédiée avant tout à la voix. »
Dix-huit ans plus tard, le festival est toujours là et a réussi à se faire connaître par les amateurs du genre. Pour ce millésime 2016, six concerts sont au programme, un par week-end entre ce samedi et le 9 octobre. Deux côté belge, à Attert même, et quatre côté luxembourgeois, avec un concert par commune participante : Bettborn, Ell, Tontelange et Beckerich, dans l’ordre chronologique.
Classique, baroque, mais aussi pop et rock
Grande première pour cette édition 2016 : « Le premier concert en 19 ans où il n’y aura pas de voix », note la responsable. Le dimanche 11, en effet, le Quintette à cordes de l’Orchestre philharmonique de Berlin ne sera pas accompagné de chanteurs. « On voulait combiner leur venue avec une voix, mais finalement ça n’a pas pu se faire. Toutefois, étant donné que ça faisait plusieurs années qu’on essayait de les faire venir, on a voulu tout de même garder le concert à l’affiche. » Au menu de la soirée : Mozart, Beethoven, Dvorak, Tchaïkovski et Chostakovitch.
Pour le reste, et comme le veut la tradition de la manifestation, la voix prédomine. Et cela commence dès ce samedi soir avec l’Ensemble Marignan qui va présenter un programme sur le baroque italien avec des œuvres de Vivaldi et Veneziano. « On essaye d’associer des compositeurs connus, comme Vivaldi, et des moins connus, tel Veneziano, afin que le spectateur soit attiré par le premier et puisse découvrir le second. » Une vingtaine de voix et six instruments baroques seront, pour l’occasion, sous la direction de Joël Hurard en l’église de Thiaumont.
Le 24 septembre, en l’église de Tontelange, ce sera encore plus grandiose avec les quelque 45 voix de l’ensemble Vivace, sous la direction d’Ulric Evrard, qui, accompagné de claviers, piano et percussions, proposera son programme «Rock, pop and more» avec du Leonard Cohen, Abba, Barbelivien mais aussi des extraits du Nabucco de Verdi.
Le week-end suivant, le rendez-vous à Beckerich s’annonce moins excessif, avec la dizaine de voix «seulement», la viole, la gambe et l’orgue portatif de Vox Luminis qui proposera «La dynastie Bach» intégrant des œuvres de cinq membres de la célèbre famille de compositeurs.
Restent deux manifestations particulières. Une création, prévue le 17 septembre en l’église de Ell, avec un concert-spectacle retraçant la vie de la comtesse Ermesinde avec des projections photographiques et trois comédiens accompagnés par un chœur de musique grégorienne. Enfin, pour terminer la saison, le 9 octobre au lycée de Redange, différentes écoles de musique de la Grande Région présenteront des œuvres de Gluck, Händel et Brel, du gospel ainsi que des extraits de la bande originale du film Les Choristes .
Pablo Chimienti