[Match amical] Alors qu’il venait d’être relégué au rang de n°2 et qu’il avait décliné ce voyage à Riga et Sofia, Joubert a été rappelé pour pallier l’absence du nouveau n°1, Anthony Moris. Il a assumé son envie de prendre du recul, mais aussi le fait d’être finalement là.
C’est un petit événement : Luc Holtz ne prend jamais plus d’un joueur avec lui en conférence de presse. Or là, au Skonto Stadium, jeudi soir, il y avait un Laurent Jans souriant et un Jonathan Joubert très légèrement crispé, qui se doutait bien que des questions allaient lui être directement et frontalement adressées sur son nouveau statut de n°2, sur son envie affichée de ne pas le faire, sur son retour en express après le pépin arrivé au nouveau n°1. Il le savait et pourtant, d’un commun accord avec le sélectionneur, il a décidé de venir répondre, pour «éviter toute spéculation».
Comment est-il, déjà, psychologiquement ? «J’ai entendu parler de chapitre qui se referme. Ça c’est vous qui le dites. J’ai juste décidé de prendre du recul pour ces deux matches parce que je n’étais pas prêt à être n°2. Mon état psychologique est normal. Je reviens et je vais répondre présent. Je serai à 100% et il se passera ce qu’il se passera sur le terrain.» Justement, c’est peut-être en fonction de ce qu’il se passera qu’il aura une chance de reconquérir une place de n°1. Y pense-t-il ou la porte restera-t-elle quoi qu’il arrive fermée ? «Ce n’est pas du tout mon but. Je viens faire deux matches, mais pour la suite, ce n’est pas moi qui ai les réponses. Je me concentre sur ce que j’ai à faire et c’est tout.»
Des buts qui cassent
Reste aussi la possibilité, plus douteuse, que le poids de ce retour en express («après tout, je n’ai été absent que trois jours», a-t-il souri) ait une influence négative sur sa prestation. «Si je me troue, je ne vois pas où est le problème. Tous les joueurs font des erreurs et j’assumerai les miennes. Mais je ne vois pas pourquoi j’en ferais plus aujourd’hui…»
Droit dans ses bottes, Joubert a passé le test sans encombre. Tout juste s’est-il permis un petit lapsus révélateur qui l’a fait sourire, au moment d’évoquer son choix de ne pas immédiatement dire oui à cette proposition du sélectionneur de le passer derrière Anthony Moris. «On a pris la décision, enfin, j’ai pris la décision… Enfin non, ON a pris la décision», a-t-il bafouillé en se tournant, à moitié hilare, vers Luc Holtz.
Bref, le message c’est : responsabilités partagées. Le sélectionneur veut qu’on foute la paix à son gardien n°2 redevenu n°1 le temps d’une semaine avant… de ne peut-être plus jamais revenir. Au point qu’il s’est fâché tout rouge sur les conditions d’entraînement offertes à son équipe en matinée et qu’il a jugées extrêmement dangereuses pour ses gardiens : «Le terrain n’était pas bon et les buts menaçaient de se casser. J’ai vraiment eu peur qu’ils ne tombent sur mes gardiens.» Et vu que Moris n’est pas là, on ne touche pas à son «Jona» !
À Riga, Julien Mollereau