Dorsale océanique, subduction, obduction ou encore orogenèse, des termes un peu barbares que l’on a tous vus dans nos livres de géographie. Un cours souvent très peu considéré par les élèves, alors que cette matière élémentaire a pour but de nous faire comprendre le fonctionnement de la Terre et de ses entrailles tout en nous apprenant à considérer les éléments comme étant dangereux et plus forts que l’homme.
Ce dernier ne ménage pourtant pas ses efforts pour apprivoiser les éléments, les dompter, les maîtriser, voire les contrôler. L’homme a au moins ce mérite, celui de ne jamais renoncer, quoi qu’il arrive. La Terre est à l’origine de la vie terrestre, mais comme tout créateur, elle a le pouvoir, sans crier gare, de l’anéantir. La récente et tragique catastrophe italienne en est le parfait exemple. À partir de ce postulat, il est donc inutile de commencer à chercher des responsables à pointer du doigt, après cette tragédie qui a frappé la péninsule italienne. Au lendemain de ce séisme de magnitude 6, les secours sont encore à pied d’œuvre pour tenter de sauver les dernières personnes toujours bloquées sous les décombres. Le temps du deuil viendra après.
Mais malheureusement, très vite, des voix vont s’élever en demandant d’identifier les responsables. Ces mêmes voix poseront des questions concernant les normes antisismiques en vigueur et les autorisations de bâtir sur les zones à risque. Ce sont ces voix-là qui pensent que l’homme est plus fort que la nature, protégé par les évolutions technologiques et habitant dans un cocon doré, oubliant les cours de géographie, les conseils des vieux marins et des expérimentés montagnards qui ont appris à obéir à la nature au lieu de la défier.
Quand la Terre tremble comme mercredi en Italie, on réalise alors que l’être humain n’est qu’une petite chose à l’échelle de la planète et qu’en un craquement, la planète peut en quelques secondes détruire ce que l’homme a mis des siècles à construire, d’où la nécessité d’être humble devant la puissance destructrice de la Terre.
Jeremy Zabatta (jzabatta@lequotidien)