Le magazine Galerie n° 1 de 2016 vient de sortir de presse. Partiellement, le cahier est consacré à la séance académique (du 26 avril dernier à Differdange) en l’honneur de Marcel Noppeney (1877-1966) (la documentation des discours comprend les allocutions d’Armand Logelin, du bourgmestre Roberto Traversini, du secrétaire d’État à la Culture, Guy Arendt, et l’éloge par Frank Wilhelm).
L’œuvre de Marcel Noppeney mérite certainement les éloges. Sa francophilie – la famille parlait entre elle le français, mais avec le personnel on causait en luxembourgeois – est un reliquat du mode de vie des élites du XIXe siècle (le père était notaire à Differdange, à l’époque florissante de l’industrie sidérurgique). La francophilie de Noppeney, enfant des Lumières – un peu à l’image du Candide de Voltaire – est exclusive. Trop élitiste, à notre époque, mais cette exagération était délibérément cultivée par Noppeney; elle est la résultante de sa vie (entre autres de l’oppression germanique subie personnellement durant deux guerres mondiales successives).
Actuellement, une famille Noppeney devrait engager à son service du personnel francophone et ne pourrait plus se démarquer du prolétariat en parlant la langue vulgaire du pays avec lui. Le multiculturalisme est de mise et nous ne pensons pas que Marcel Noppeney s’y serait soustrait! Est anecdotique sa lettre de désabonnement à l’éditeur des Cahiers luxembourgeois exposée récemment au CNL (Noppeney se plaignant de la présence d’articles en langue allemande dans cette revue).
Jean Rhein