[BGL Ligue – 2e j.] Hamm, un poil trop tendre pour la Jeunesse

Plombé par une expulsion précoce tirée par les cheveux, Hamm a fait l’erreur de ne rien changer à ses plans. Son ancien attaquant, Patrick Stumpf, l’en a puni.

Enthousiasmant à bien des égards, le RM Hamm Benfica a déjà montré ses limites après son succès 0-5 à Strassen : il reste très inexpérimenté.

On dispute la demi-heure et Hamm, c’est un fait, a son match bien en main. Sérieux derrière, mais joueur aussi, créatif devant et même surprenant tant les jeunes et virevoltants Michaux et Teixeira, en appui des plus connus Runser et Bertino, montrent qu’ils ont la carrure pour être des révélations de cette saison. Hamm mène même depuis que Runser a placé sa tête sur un corner de Teixeira, profitant d’un écran d’Arantes devant Oberweis, sorti pour intervenir (1-0, 30e).

Et puis il y a eu ce petit acte d’autorité de M. Durieux, un peu trop prompt sans doute à dégainer un carton jaune pour une faute de Menèssou dans un duel aérien avec Mertinitz (34e). Le ton est déjà monté à deux reprises entre les deux hommes avant cela, sans raison apparente et il ne fallait visiblement qu’un prétexte pour que l’arbitre de cette rencontre dégaine un carton afin de calmer cet ancien joueur de la Jeunesse, parti en mauvais termes et donc motivé en conséquence. Seulement voilà, moins de quatre minutes plus tard, Menèssou, déjà bien chaud, commet une faute à l’entrée de la surface pour empêcher Stumpf de profiter d’une énième mauvaise relance de Da Mata (38e). Ce jaune-là est logique mais il place Hamm, qui ne le mérite pas, devant la nécessité de jouer un peu moins d’une heure en infériorité numérique.

Un petit péché d’orgueil ?

Dan Santos, confronté à ce fait de jeu directement imputable à l’homme en noir, commet alors peut-être un petit péché d’orgueil en ne réorganisant pas immédiatement son groupe.

Eurico reste en effet seul devant la défense (il avouera au coup de sifflet final, le souffle court, que «c’était dur») et la Jeunesse, qu’on a jusqu’alors vu que grâce à une sublime inspiration de Corral qui dévie de l’extérieur un centre de Mertinitz directement sur l’équerre (4e), se remet à exister. Mais nous fait patienter jusqu’aux arrêts de jeu de la première période : un centre part de l’aile droite, Mertinitz remet intelligemment plein axe pour un ciseau acrobatique de Stumpf du gauche (1-1, 45+1). Les Benfiquistes viennent de se faire punir par deux des garçons poussés vers la sortie cet été…

Mais c’est Stumpf tout seul qui va les crucifier au retour des vestiaires. Dan Santos a choisi de ne rien changer. «Je ne voulais pas tomber trop bas, les voir nous pousser dans notre camp, mais ce n’est pas cela qui a été décisif. Plutôt nos erreurs tactiques de jeunesse», explique le technicien hammois. Carlo Weis, lui, a quand même été étonné : «Je pensais justement qu’il reculerait. Les deux derniers buts, ils nous les offrent un peu: ils étaient quand même vraiment très haut.» Trop haut? Dan Santos zappe : «Ce n’est pas là qu’on doit prendre des points.» En bref, son équipe reste en apprentissage.

Son quatuor offensif est donc resté en place et les embrouilles ont persisté dans l’entrejeu. Corral délivre un amour de remise plat du pied dans la course de Stumpf qui finit le boulot à bout portant (21-2, 64e) puis en contre, Martins vient provoquer Da Mata qui l’accroche. Le penalty est transformé plein axe par l’inévitable Stumpf, trop heureux de venir faire la loi au Cents. Avec une équipe plus expérimentée. Dont 50 %… d’anciens Hammois.

Julien Mollereau