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[Rio 2016] Les Nilles ont les Jeux chevillés au corps


A Rio, le programme sera chargé pour les Nilles. Ils essaieront de ne rien rater côté luxembourgeois. (Photo RH)

Ils ne sont pas nombreux, les Luxembourgeois qui se rendent à Rio pour toute la durée des Jeux. Mais pas question pour Pit Nilles et sa femme Marie-Paule de rater une miette de l’évènement.

Mardi. Six heures du matin. Aéroport du Findel. L’avion de la TAP se prépare à décoller. Destination Lisbonne. La ville portugaise n’est qu’une étape intermédiaire vers la destination finale : Rio de Janeiro. Outre la poignée de journalistes et la présence de Marc Theisen, ancien président du Comité olympique et sportif luxembourgeois, qui se rend au Brésil en tant que membre de l’Association des Comités nationaux olympiques et du Comité olympique européen, on retrouvait également une silhouette bien connue des amateurs de basket au Luxembourg.

En effet, Pit Nilles, puisqu’il s’agit de lui, a été président des Musel Pikes pendant plus d’une dizaine d’années : «On m’avait donné la lourde tâche de faire d’un club moyen un excellent club. Et pour ce faire, il fallait absolument passer par la fusion. Cela a pris du temps, mais ça a marché.»

Derrière ses lunettes rondes et ses yeux malicieux se cache un mordu de sport. Et pas seulement de basket, même s’il a prévu de voir également des matches de la discipline à Rio. Ancien joueur de tennis de table du côté de Dommeldange, Pit Nilles, qui explique avoir également «beaucoup couru au Bambesch» avait deux rêves dans la vie : «Le premier, c’était d’aller à New York. Le second, c’était d’assister à des JO.»

Danielle Kaber à Séoul, Nancy Arendt à Sydney

En 1984, il a pris des congés pour pouvoir suivre les JO de Los Angeles à la télé : «J’étais sur mon canapé en pleine nuit. Et là, je me suis dit que les prochains, je ne les suivrais pas depuis mon canapé. Mais sur place.» Il ne parle pas de tout de suite de son projet à Marie-Paule, sa femme. Mais en 1988, il réussit à la convaincre de l’accompagner : «Si elle avait dit non, je n’y serais pas allé. Mais j’étais presque sûr qu’elle dirait oui», confie ce touche-à-tout, expert en athlétisme («Je connais même des records qui datent des années 30. Et nous allons à pratiquement tous les championnats du monde depuis 1991»), mais qui s’intéresse à vraiment tous les sports. Fort du soutien de son expert de mari, Marie-Paule se prend au jeu : «Il m’a expliqué les règles», sourit celle qui partage la vie de Pit Nilles depuis plus de 40 ans, dont 34 de mariage.

Le couple vivra ses premiers JO en live, à Séoul : «Les gens étaient très accueillants, mais les interprètes supposés parler plusieurs langues n’en parlaient aucune. Une fois, j’ai posé une question à une volontaire. Ça s’est terminé avec elle qui me donne son guide», se remémore Marie-Paule, amusée. En six et bientôt sept JO, le couple a pu vibrer aux exploits des Luxembourgeois : «À Séoul, on était dans le stade quand Danielle Kaber a terminé septième du marathon. Elle a salué la foule. C’était un grand moment. Disons LE moment qui m’a marqué.» Retour à Sydney pour une autre émotion : «Nancy Arendt, qui se bat pour arracher la dixième place du triathlon. On avait une place exceptionnelle. Pour une performance exceptionnelle.»

«Quand on fait les choses, on ne les fait pas à moitié»

Durant ces JO, ils ont côtoyé nombre de personnalités : «On a voyagé avec Juan Antonio Samarranch, on s’est retrouvés dans le même avion que Nourdine Morceli et on a pris le même bus qu’Evelyn Ashford.» Ces rencontres leur ont également permis de constater que les superstars ne sont pas forcément intouchables : «À Pékin, Kobe Bryant était venu regarder un match de basket. En quelques minutes, une file de 200 personnes s’est créée. Et alors que les volontaires tentaient d’empêcher les personnes d’avoir des autographes, c’est lui-même qui a organisé et qui a signé des autographes à tout le monde.»

À Rio, le programme sera chargé pour les Nilles. Qui essaieront de ne rien rater côté luxembourgeois : «On prend les tickets plus d’un an avant la compétition, si bien qu’on ne savait pas encore qui serait là.» Mais avec des tickets pour le tennis de table, le tennis, la natation, six séances d’athlétisme sans oublier d’autres sports comme le hockey sur gazon – «On essaie toujours de prendre au moins un sport qu’on ne voit pas au Luxembourg» –, il y aura de quoi faire.

Devenus de véritables spécialistes, comme l’étaient des Allemands avec qui ils ont habité à Séoul et avec qui ils ont longtemps gardé des contacts, Pit et Marie-Paule ne regardent pas à la dépense pour vivre leur passion pendant trois semaines : «Quand on fait les choses, on ne les fait pas à moitié», note Pit. Même si les tarifs se sont envolés : «À Pékin, on trouvait des places pour des matches de basket à sept euros. Maintenant, il faut compter 450 euros pour la séance d’athlé du soir. Et 130 euros pour celle du matin», conclut le couple. Quand on aime, on ne compte pas…

De notre envoyé spécial à Rio, Romain Haas