[BGL Ligue] Tour des clubs : le F91 version Toppmöller

Exit Michel Leflochmoan, les destinées du champion en titre sont désormais entre les mains de Dino Toppmöller. Charge à lui de faire progresser encore un peu plus Dudelange vers le professionnalisme.

Vous avez été officiellement intronisé entraîneur de Dudelange assez tard. Ce n’était pas un souci pour vous ?

Dino Toppmöller : Non. Car nous avions trouvé un accord dès la fin de la saison dernière. Le F91 m’a contacté pour me dire qu’il cherchait un nouvel entraîneur et a parlé avec moi. Et j’ai accepté le challenge.

Quelle influence avez-vous eu dans la politique de transferts ?

C’est moi qui ai choisi nos nouveaux joueurs. Je proposais mes noms aux dirigeants et on voyait ensemble si la transaction était faisable, notamment financièrement.

Pouvez-vous nous décrire vos différentes recrues ?

Il y a tout d’abord le retour de Bryan Mélisse, un joueur qui a déjà porté le maillot dudelangeois et dont on a pu apprécier les prestations avec la Jeunesse. C’est un élément expérimenté, qui a notamment connu l’Allemagne et la Belgique. Il peut apporter beaucoup à l’équipe sur son flanc gauche, défensivement comme offensivement.

Le jeune Luxembourgeois Ricardo Couto Pinto est aussi arrivé. À 20 ans, ce jeune médian est intelligent, bon techniquement et sait bouger comme il faut. S’il doit encore prendre du muscle, il est très intéressant pour le futur et possède tout ce qu’il faut pour faire partie du onze dudelangeois dans les années à venir. Et il pourrait déjà effectuer quelques apparitions remarquées dès cette saison.

Mario Pokar (26 ans), lui, nous vient de Kaiserslautern où il était capitaine de l’équipe B qui évolue en Regionalliga. C’est un garçon qui a du ballon et donne très bien les phases arrêtées.

Et puis, il y a aussi Momar N’Diaye qui nous vient de la Jeunesse, mais a acquis une sacrée expérience à travers beaucoup de pays (France, Allemagne, Italie…) Je suis convaincu qu’il peut marquer autant chez nous qu’il ne l’a fait à Esch (NDLR : 24 buts). C’est un garçon qui, dans sa tête, est pro à 100 %. J’aime beaucoup ça et c’est une donnée très importante pour évoluer à Dudelange. On sent vraiment sa passion pour le foot. À l’aller face à Qarabag, il était sur le banc, mais il n’a pas arrêté d’essayer de motiver ses équipiers. C’est une mentalité que tout coach apprécie.

Il reste l’Allemand Dominik Stolz (26 ans). Un joueur dont on a cru voir face à Garabag qu’il possédait des qualités qui peuvent changer un match sur une feinte de corps, un mouvement…

Oui, c’est vrai. C’est un élément intelligent, techniquement très bon, qui sait se positionner et voit vite les choses. Et puis, lui aussi est mentalement à 100 % professionnel. L’an passé, il n’a pas beaucoup joué en 2e Bundesliga, mais il avait planté une quarantaine de buts les deux années précédentes en Regionalliga. Il peut clairement faire de même en DN. Actuellement, il n’est pas encore à 100 %. Il aura encore sans doute besoin de deux ou trois semaines… Il avait des contacts pour signer en D3 voire rester en D2 allemande. Mais on ne lui proposait un bail que d’un an. Or, il espérait un contrat plus long, pour plus de sécurité. J’ai beaucoup discuté avec lui et notre projet l’a séduit, notamment la perspective de jouer l’Europe et de remporter des titres. Nous lui avons offert quatre ans.

Quels sont vos rêves européens ?

Participer aux poules d’une Coupe d’Europe reste du domaine du rêve. On ne se fixe pas comme objectif d’y arriver dans un laps de temps précis. On va essayer de continuer à professionnaliser le club dans tous les aspects possibles et on verra bien où cela nous emmènera. Concentrons-nous d’abord sur cette saison.

C’est pour cette professionnalisation que le F91 est venu vous chercher ?

Oui. Ils m’ont dit qu’ils voulaient un jeune entraîneur, avec un passé de pro, mais surtout des idées neuves et qui bosse à temps plein pour améliorer les choses. J’espère que je parviendrai à apporter beaucoup à ce club.

Passer de Hamm à Dudelange, c’est un grand pas en avant. Quelles sont vos ambitions ? Entraîner un jour en Bundesliga comme votre papa, Klaus ?

Ce n’est pas mon but ultime. Moi, je veux coacher, m’amuser et tout simplement faire ce que j’aime faire. Après, on verra de quoi mon avenir sera fait.

Le F91 est effectivement un grand pas en avant. C’est un monde plus pro, mieux organisé que Hamm. Les joueurs y possèdent aussi plus de qualités. J’ai passé de super moments au Benfica, mais mon cœur est aujourd’hui à Dudelange.

Votre prédécesseur, Michel Leflochmoan, a remporté le championnat et la coupe. Cela vous met une certaine pression sur les épaules, non ?

Non. Je vous avoue que je m’en fiche. Michel Leflochmoan est un excellent entraîneur, qui a effectué du bon travail. Mais c’est le club qui a décidé qu’il fallait changer de technicien. Et de mon côté, je vais faire de mon mieux pour réussir.

Entretien avec Julien Carette

 

Budget de l’équipe : 1 500 000 euros