Les combats entre les forces armées soudanaises et les rebelles au Darfour ont chassé de chez elles plus de 41 000 personnes en deux mois, a annoncé l’ONU jeudi.
Le bureau des Affaires humanitaires des Nations unies estime à 2,5 millions le nombre de déplacés au Darfour. (Photos : AFP)
« Les organisations humanitaires ont recensé les besoins de 41 304 personnes déplacées » au Nord-Darfour et dans la zone de Jebel Marra, a précisé le bureau des Affaires humanitaires des Nations unies (OCHA) dans son bulletin hebdomadaire.
Sur la même période l’an passé, 14 000 personnes avaient du quitter leurs foyers, selon l’OCHA, qui estime à 2,5 millions le nombre de déplacés au Darfour. Le directeur de l’OCHA au Soudan a expliqué que le nombre de déplacés pourrait dans les faits être plus élevé que celui communiqué par ses services sur la base de données récoltées entre la dernière semaine de décembre et le 15 février.
« Il y a plusieurs localités, notamment dans le massif de Jebel Marra, auxquelles nous n’avons pas accès. Nous ne savons pas combien de personnes ont été affectées » par les violences dans ces zones, a précisé Ivo Freisjen.
> 300 000 morts depuis 2003
Les forces soudanaises ont lancé en novembre une offensive au Darfour pour essayer d’y défaire l’insurrection qui s’oppose depuis 2003 au gouvernement de Khartoum. La plupart des combats ont eu lieu dans la zone montagneuse de Jebel Marra.
Un porte-parole de l’armée a nié que des opérations aient eu lieu dans ce secteurs ces dernières semaines. « Si déplacements il y a eu, peut-être est-ce dû à des combats antérieurs, il y a plus d’un mois. Nous n’avons jamais visé les civils », a affirmé le colonel Al Sawarmy Khaled Saad.
L’armée soudanaise a lancé en novembre dans les provinces du Darfour, du Nil-Bleu et du Kordofan-Sud l’opération « Eté décisif 2 », après la saison des pluies qui rend un certain nombre de routes impraticables. Les provinces du Kordofan-Sud et du Nil Bleu sont entrées en conflit avec Khartoum juste avant l’accès à l’indépendance du Soudan du Sud en 2011, des violences alimentées par la rancoeur des populations non arabes, qui se disent discriminées par le gouvernement.
Depuis 2003, plus de 300 000 personnes sont mortes au Darfour, et le président soudanais, Omar el-Béchir, est voulu par la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes de guerres, crimes contre l’humanité et génocide.
AFP