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Inondations au Luxembourg : les assurances ne paieront pas


Les dégâts matériels sont nombreux, mais les assurances ne les prendront pas en charge. Et pour l'État, ce sera au cas par cas. (Photo : Editpress)

Au Luxembourg, les assurances ne remboursent pas en cas d’inondation – les termes sont très stricts. L’État devrait prendre le relais au cas par cas. Et les ONG devraient aussi aider les familles qui ont tout perdu.

Contrairement à la France qui enclenche le mécanisme de «catastrophe naturelle» en cas d’intempérie exceptionnelle et qui permet aux assurances de rembourser leurs clients, au Luxembourg il n’existe pas de tel mécanisme. Le ministère de la Famille a mis en place un formulaire car l’État devrait se soustraire aux assurances pour les familles les plus touchées.

Les inondations de vendredi dernier ont fait des dégâts considérables dans certaines communes localisées. Et c’est à l’heure du bilan des pertes qu’il faut faire le constat que ce ne sont pas vers les assurances qu’il va falloir se tourner. «Les inondations sont habituellement exclues des contrats d’habitation. Ce qui est couvert, ce sont des dégâts des eaux venant de l’intérieur de la maison, comme une fuite de canalisation, ou certaines options couvrent des refoulements d’égouts, mais là encore avec des limites», explique Paul-Charles Origer, directeur de l’Association des compagnies d’assurances (ACA).

Ces dernières se plient simplement à un règlement grand-ducal qui régit les règles des compagnies d’assurances. Et en effet, aucune ne couvre les dommages liés aux inondations, comme de l’eau ou de la boue qui aurait envahi une maison en venant de l’extérieur. Les options intitulées «péril climatique» ne couvrent que les dégâts causés par certaines conditions météorologiques (tempête, grêle, neige, glace) et par les tremblements de terre. Pour les véhicules par contre, aucun problème pour ceux couverts par les assurances casco ou par certaines options «péril naturel» des casco partielles.

Aucun remboursement avec le contrat de base

Le dernier recours pour l’habitation qui se rapproche très vaguement de l’inondation proprement dite, est l’option «refoulement et débordement des égouts» qui englobe également le ruissellement et l’accumulation d’eaux de pluie. «Il n’y a aucun remboursement avec le contrat d’assurance de base, c’est une certitude. Pour ceux qui ont pris l’option « péril climatique », peut-être que le débordement des égouts pourra être pris en compte, mais cela dans une limite qui chez nous ne dépassera pas 5 800 euros maximum. Nous allons faire du cas par cas, les agents sont sur le terrain pour évaluer la situation. Et nous avons instauré une cellule spécifique pour gérer cette situation exceptionnelle», explique Jean-Paul Meyer de l’assurance Lalux.

On l’aura donc compris : pour les familles qui ont tout perdu et qui vont devoir faire face à des frais considérables pour que leur maison soit de nouveau habitable, elles ne pourront pas se tourner vers leur assurance.

Audrey Somnard

Un commentaire

  1. Non, Audrey, l’Etat ne va pas se « soustraire » aux assurances, mais se « substituer » aux assurances!… 😉