Johny Goudenbour, le capitaine luxembourgeois, semblait très touché dimanche soir à la suite du revers de Gilles Kremer (6-7, 3-6, 6-4, 6-4, 3-6) face au Norvégien Viktor Durasovic. Une défaite dans le cinquième match décisif qui condamnait le Luxembourg à évoluer l’année prochaine dans le Groupe III de la zone Europe-Afrique de la Coupe Davis (soit la D4, le dernier échelon dans la hiérarchie).
Le Quotidien : On vous a vu quasi en pleurs après la dernière rencontre…
Johny Goudenbour : Cela a été une longue journée, lors de laquelle nous avons tout donné. J’ai passé huit heures de suite sur la chaise du capitaine et la tension était haute…
Et puis, j’étais tellement déçu pour l’équipe et pour Gilles (Kremer) qui avait su revenir après avoir été mené deux sets à zéro. Tout ça pour perdre sur le fil dans la cinquième manche après 3 h 30 de combat. Comment ne pas être pris par la déception après avoir perdu ainsi de justesse…
Vendredi, après les deux premiers simples, alors que votre équipe était menée 0-2, vous disiez que le Luxembourg n’avait pas sa place dans ce Groupe II s’il ne parvenait pas à battre cette Norvège. Vous pensez toujours la même chose après avoir vécu les journées de samedi et dimanche où vos joueurs se sont défoncés et, au final, sont passés tout près de l’exploit?
Vous savez, on dit parfois des choses sous le coup de la déception… Néanmoins, si on regarde honnêtement toutes les autres équipes présentes dans ce Groupe II, on se dit que le Luxembourg est la plus faible. Les autres nous sont supérieurs. Du moins quand nous sommes privés de Gilles Muller. Avec lui, on y a notre place sans souci.
La Norvège n’était pas très forte non plus mais elle nous a battus, alors que nous avons tout donné. Une rencontre que nous avons perdue dès le premier jour avec ces deux défaites. Si on avait pris un point ce jour-là… Si on excepte le premier match entre Alex Knaff et leur numéro 1, Casper Ruud, qui s’est joué en trois sets, ce fut à chaque fois serré : deux rencontres en quatre sets et deux en cinq manches le dimanche.
On attendait beaucoup du jeune Scandinave Casper Ruud qui, après avoir été numéro 1 mondial chez les juniors, est déjà classé 557e mondial à 17 ans. Mais au final, c’est son compère Viktor Durasovic qui a fait le plus mal à vos troupes…
C’est clair qu’il était le plus fort des Scandinaves. S’il est actuellement au-delà de la 700e position à l’ATP, il était classé 458e voici une année alors qu’il n’était âgé que de 18 ans. On a senti qu’il possédait aussi un peu plus d’expérience par rapport à son compatriote. Mais dans le match qui l’a opposé à Gilles (Kremer), le cinquième, celui qui a décidé du vainqueur, beaucoup de choses se sont jouées dans la première manche. Et plus précisément dans le tie-break qui l’a conclue.
Alors que Gilles mène 2-0, il sort un service gagnant sur une deuxième balle. Et un des juges de ligne le sanctionne alors d’une faute de pied. Résultat, il perd le point, puis le jeu décisif. Il a pris une petite claque sur ce coup là.
C’est incroyable de se voir sanctionner ainsi pour une faute de pied, sans avoir été au préalable averti. Cela n’arrive nulle part ailleurs et encore moins quand on joue à domicile… Sans ça, peut-être que Gilles remporte bien ce premier set. Et je parie que si cela avait été le cas, il gagnait aussi le match. Revenir à deux sets partout après avoir été mené 0-2, cela lui a demandé tellement d’énergie…
Vous êtes prêt à repartir dans le Groupe III l’an prochain avec cette équipe?
Normalement oui. À ma connaissance, personne n’a demandé pour prendre cette place de capitaine. Si un Gilles Muller arrêtait de jouer cette Coupe Davis, ma place lui reviendrait logiquement. Du moins s’il la veut. Je n’en ai pas parlé avec lui mais il ne jouera plus dix ans, même si, avec son niveau, il peut encore le faire quelques années.
Un des points noirs de ce week-end, c’est le fait qu’on n’a pas connu une journée sold-out…
Oui, les spectateurs ont manqué. C’est triste de voir qu’il devait y avoir moins de 200 personnes pour voir la fin du match décisif. Mais que voulez-vous, on ne peut pas aller chercher les gens chez eux pour les amener au terrain. Beaucoup de jeunes jouent au tennis, mais on en a vu peu qui sont venus soutenir leur équipe nationale…
Julien Carette