Les meilleurs distillateurs de l’année ont été récompensés dans les locaux du ministère de l’Agriculture. Avec une tendance de fond qui se confirme : au Luxembourg, on distille moins mais mieux.
Les eaux-de-vie de la Marque nationale méritent d’être découvertes. Produites par de petits producteurs passionnés, elles sont excellentes.
Paul Thill est l’homme qui tient les rênes de la Marque nationale des eaux-de-vie au ministère de l’Agriculture. Et, en ce moment, il n’a pas à se plaindre : jamais les spiritueux luxembourgeois n’ont reçu autant de médailles dans les plus grands concours internationaux. Les bouilleurs grand-ducaux ont récolté 18 breloques à Metz, 3 au DLG allemand et 2 à Bruxelles (voir encadré ci-dessous).
«Aujourd’hui, on ne produit plus les alcools de pommes ou de quetsches bon marché que l’on faisait dans le passé et qui étaient vendus dans les bistrots aux ouvriers de la sidérurgie, explique-t-il. La production a complètement changé. Les distillateurs ne proposent plus que des eaux-de-vie et des liqueurs haut de gamme.»
Dans ce contexte, on distille évidemment beaucoup moins. Pour autant, le métier se maintient et n’est pas en voie de disparition, même si les producteurs d’aujourd’hui ne font en général pas que ça. «Moi, je suis aussi agriculteur, précise par exemple Michel Miny. J’élève des porcs et je produis du biogaz.»
«Parfaites pour les cocktails»
Paul Thill, en tout cas, en est persuadé : l’avenir va sourire aux bouilleurs de crus. «Le whisky reste largement devant, le rhum se porte bien, tout comme le brandy et le cognac. Par contre, on observe que le gin est en train de baisser. Les eaux-de-vie pourraient bien prendre sa place.»
Ne craint-il pas que la goutte de fin de repas n’appartienne définitivement qu’au passé, contrôles d’alcoolémie sur les routes obligent? «Il faut inciter les gens à penser différemment, propose-t-il. Les eaux-de-vie et liqueurs sont parfaites pour les cocktails, par exemple. Il y a tellement de saveurs. Et les cocktails sont de nouveau très à la mode…»
Erwan Nonet
Les résultats
Concours international des Eaux-de-vie et Liqueurs de fruits de Metz
Médailles d’or
• Distillerie Arsène Barzen-Wewer (Herborn) : Poire Williams.
• Distillerie Johny Dahm-Reiter (Lilien) : Prunelle.
• Distillerie Georges Hansen (Contern) : Mirabelle.
• Distillerie Jean-Claude Muller-Lemmer (Contern) : Coing.
• Distillerie Jean-Claude Muller-Lemmer (Contern) : Kirsch.
• Distillerie Jean-Claude Muller-Lemmer (Contern) : Quetsch
• Distillerie André Weber (Wormeldange) : Poire Williams.
• Distillerie Difrulux (Breidweiler) : Liqueur de mirabelles.
• Distillerie Zenner (Schwebsange) : Liqueur de noix.
Médailles d’argent
• Distillerie Arsène Barzen-Wewer (Herborn) : Kirsch.
• Distillerie Johny Dahm-Reiter (Lilien) : Framboise.
• Distillerie Diedenacker-Camile Duhr-Merges (Niederdonven) : Mirabelle.
• Distillerie Diedenacker-Camile Duhr-Merges (Niederdonven) : Kirsch.
• Distillerie Difrulux (Breidweiler) : Mirabelle.
• Distillerie Michel Miny (Nommern) : Eau-de-vie de cidre.
• Distillerie Michel Miny (Nommern) : Framboise.
• Distillerie Jean-Claude Muller-Lemmer (Contern) : Mirabelle.
Concours Deutsche Landwirtschaft-Gesellschaft Qualitätsprüfung für Spirituosen.
Médaille d’or
• Distillerie Margot Guillon & Pit Dolizy (Ehnen) : Pommes rubinettes.
Médaille d’argent
• Distillerie Margot Guillon & Pit Dolizy (Ehnen) : Bière élevée en fût de chêne.
Médaille de bronze
• Distillerie Margot Guillon & Pit Dolizy (Ehnen) : Liqueur de mirabelle.
Concours mondial de Bruxelles
Médaille d’or
• Distillerie Michel Miny (Nommern) : Framboise 2010.
Médaille d’argent
• Distillerie Michel Miny (Nommern) : Mirabelle 2013.