Pouls, poids, heures de sommeil, calories dépensées… Un nombre croissant d’accessoires électroniques ont fait irruption sur le marché en 2014, encourageant l’individu à collecter des statistiques sur lui-même, et la tendance devrait s’accélérer avec l’arrivée des montres connectées.
La montre connectée de Samsung, la Galaxy Gear S, a été la star de 2014. (Photo : AFP)
S’auto-mesurer, on le fait depuis longtemps sur la balance de la salle de bains ou quand on utilise un bon vieux podomètre ou un stylo autopiqueur pour diabétique. La collecte de données prend toutefois aujourd’hui une ampleur et une automatisation sans précédent grâce à des appareils portés en permanence, bardés de capteurs et reliés à internet, où les informations sont stockées et analysées.
Les montres connectées (« smartwatch ») ont été les vedettes de 2014 : Samsung, Huawei, Motorola, LG, Sony… se sont précipités pour occuper le terrain avant l’arrivée d’Apple, qui a annoncé une « Apple Watch » pour « début 2015 ». « Apple va aider à éduquer le marché de masse sur les raisons pour lesquelles on a besoin d’une smartwatch », indique à l’AFP Dan Ledger, un analyste du cabinet Endeavour Partners.
> Des capteurs partout
D’après un sondage en septembre de l’institut Gfk auprès de consommateurs chinois, coréens, allemands, britanniques et américains, 29% des acheteurs potentiels d’une montre connectée s’intéressent avant tout au suivi d’activité qu’elle permet dans le cadre d’un entraînement sportif ou d’une surveillance médicale. Compter les distances parcourues, vérifier le pouls ou la tension, calculer les calories dépensées : c’est aussi l’objectif des bracelets électroniques de « fitness » commercialisés ces dernières années par Jawbone, FitBit ou Nike. Certains surveillent aussi la qualité du sommeil via les mouvements de l’utilisateur la nuit.
D’autres appareils corrigent la posture : le Lumo Lift de BodyTech vibre dans le dos quand on ne se tient pas bien droit, tandis que le projet de bracelet Arki, qui a déjà levé plus de 100 000 dollars sur la plateforme de financement participatif Kickstarter, est censé analyser et améliorer la façon de marcher. Le géant internet Google travaille avec le groupe pharmaceutique Novartis sur des lentilles intelligentes vérifiant en continu la glycémie des porteurs. Des fabricants de vêtements pour sportifs ou bébés y intègrent des moniteurs cardiaques, respiratoires ou de température.
Ces fonctionnalités toujours plus sophistiquées requièrent un nombre croissant de capteurs de mouvements, de bruit, de température. Selon le cabinet de recherche IHS, le marché mondial pour ces capteurs intégrés à des accessoires connectés prêts-à-porter devrait atteindre 466 millions d’unités d’ici 2019, sept fois plus qu’en 2013. Les ventes des accessoires eux-mêmes tripleront presque sur la même période pour atteindre 135 millions.
C’est néanmoins sans comparaison avec les plus d’un milliard de smartphones qui seront encore écoulés cette année, et sur lesquels une batterie d’applications, reliées ou pas à un autre accessoire, proposent de s’auto-mesurer. Les plus mordus peuvent même participer à des rencontres dédiées, organisées par le mouvement dit du « quantified self » (le « soi quantifié ») qui revendique « la connaissance de soi à travers les chiffres » et a essaimé sur plusieurs continents.
AFP