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Le passé pénal du tueur de Nice n’annonçait «en rien» le carnage


Le ministre de la Justice Jean-Jacques Urvoas à l'Elysée, le 15 juillet 2016. (Photo : AFP)

Le passé pénal de Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, l’auteur du carnage de Nice qui a fait 84 morts, n’annonçait «en rien les actes dont il est aujourd’hui accusé», a estimé samedi le ministre de la Justice Jean-Jacques Urvoas.

«Il n’a jamais fait de prison, jamais !», a affirmé le garde des Sceaux sur RTL à propos du l’auteur de la tuerie revendiquée samedi par l’EI. «Quand on parle d’une condamnation pour violence avec arme», «on imagine tout de suite que c’est un pistolet, un fusil, une machette… En réalité, c’était une altercation sur la voie publique, puisque c’était un chauffeur de poids lourd. Il s’était pris avec un automobiliste et un jet de palette de bois avait été constaté. L’arme, c’était la palette de bois !», a-t-il raconté.

«On voit bien que la gravité des faits n’a rien à voir avec ce qui lui est aujourd’hui reproché, son intensité», a insisté M. Urvoas, ajoutant : «son passé pénal n’annonce en rien les actes dont il est aujourd’hui accusé». Les motivations de Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, présenté comme non religieux par son entourage et non connu pour être radicalisé, restent difficiles à saisir, deux jours après qu’il a tué 84 personnes, dont 10 enfants et adolescents, sur la Promenade des Anglais.

L’homme, âgé de 31 ans, «n’avait jamais fait l’objet de la moindre fiche ni du moindre signalement de radicalisation», a déclaré vendredi le procureur de Paris François Molins. A la question «Est-ce que ce soir vous êtes en mesure de nous dire qu’il est lié à l’islam radical», le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve a répondu «non» vendredi soir.

«Nous avons un individu qui n’était pas du tout connu des services de renseignement pour des activités liées à l’islamisme radical, qui n’était pas fiché S», a-t-il déclaré. Né le 31 janvier 1985 à Msaken dans la banlieue de Sousse (Tunisie), ce Tunisien avait épousé une Niçoise franco-tunisienne, dont il était séparé, et était père de trois enfants, dont un bébé. Le couple affichait des tenues vestimentaires occidentales, selon tous les témoignages recueillis par l’AFP.

Le tueur, décrit par ses anciens voisins comme taciturne et violent envers son ex-femme, ne fréquentait jamais la petite mosquée en contrebas de la cité où il vivait avec son épouse avant leur séparation et il buvait des bières, selon les dires de plusieurs membres de «l’Association cultuelle de Nice Nord».

Le Quotidien/AFP