Le Luxembourg joue son maintien ce week-end dans le groupe II de la zone Europe-Afrique face à une jeune et talentueuse équipe norvégienne. Pas une mince affaire en l’absence du 39e joueur mondial, Gilles Muller. Sans lui, le Luxembourg a plus l’habitude d’essuyer les défaites que d’embrasser les succès.
Sans pour autant sembler intouchable, la Norvège se présente tout de même en favorite à Capellen à partir de ce jeudi.
Sans Muller, le Luxembourg ne gagne guère
« L’absence de Gilles Muller n’est pas une mauvaise chose pour nous. Mais en même temps, cela aurait pu être très instructif pour nos jeunes de se tester face à un tel joueur. » Voilà ce qu’a répondu Anders Haseth, le capitaine norvégien, lorsqu’il a été interrogé sur l’absence du numéro 1 luxembourgeois pour la rencontre qui se disputera d’aujourd’hui à dimanche à Capellen. Mais ne vous fiez pas complètement à ce discours avant tout diplomatique. Les larges sourires de tous les membres de l’équipe scandinave qui accompagnaient cette réponse en disaient beaucoup plus long.
On ne pense pas que les joueurs ou les membres du staff scandinave ont épluché les statistiques. Mais si c’est le cas, ces dernières n’ont pas dû effacer leurs sourires.
Depuis les débuts de Gilles Muller en Coupe Davis, en 2000, le natif de Schifflange a été absent à douze reprises. Le bilan? Neuf défaites pour trois petits succès, acquis dans le groupe III (c’est-à-dire la D3) de la zone Europe-Afrique face à l’Islande, le Botswana et la Grèce. Soit 25 % de réussite.
Et avec «Mulles»? 21 victoires pour 10 revers. Près de 70 % de réussite donc! « Sa présence rend les choses plus faciles, c’est sûr , expliquait mardi Johny Goudenbour, le capitaine luxembourgeois. Mais ce week-end, il n’est pas là. Donc, on fera ce qu’on peut .»
La Norvège, cela vaut quoi?
Si en présence du 39 e joueur mondial, le Luxembourg faisait largement figure de favori, la donne est aujourd’hui plutôt inversée.
Si la Norvège est loin d’être une grande nation du tennis, elle possède aujourd’hui des jeunes prometteurs. On pense là avant tout à Casper Ruud (dont nous vous parlons ci-contre) qui, du haut de ses 17 ans, pointe déjà à la 557 e place à l’ATP et a tout pour vivre un avenir brillant. Son complice en sélection se nomme Viktor Durasovic et il est, lui, 707 e à 19 ans. « Notre objectif? Je pense qu’on peut viser le groupe mondial (NDLR : soit le plus haut niveau de la Coupe Davis) à terme. Il me semble que nous avons le talent pour y arriver, car nous avons encore d’autres jeunes qui pointent derrière », expliquait encore en début de semaine Anders Haseth.
« Être là où en sont ces deux jeunes Norvégiens à leur âge, c’est pas mal », commentait Goudenbour. « Sur le papier, quand on regarde leur classement, ils nous sont supérieurs (NDLR : Ugo Nastasi est 853 e , Alex Knaff, 1 692 e ) , mais la différence avec Ugo n’est pas si énorme que ça. Et puis, cela ne veut pas dire que tennistiquement, ils seront forcément beaucoup plus forts. On ne sait donc pas exactement où on se situe par rapport à eux. La rencontre devrait en tout cas être plus ouverte que face à la Bulgarie l’an passé où il y avait Grigor Dimitrov, 16 e mondial à l’époque, et des éléments se situant dans les environs de la 200 e place à l’ATP. »
On ajoutera que le duo Ruud–Durasovic a déjà remporté (à eux deux) 8 matches de Coupe Davis en simple, là où Nastasi–Knaff n’en a gagné qu’un seul.
En cas de défaite, ce sera retour dans le groupe III…
« On doit gagner pour rester dans cette division. Donc, c’est vrai qu’on a un peu plus de pression ce week-end. Mais on est habitués », glissait Nastasi.
En cas de défaite, le Luxembourg serait, en effet, relégué dans le groupe III, soit le dernier niveau de la zone Europe-Afrique.
« Ce n’est pas la première fois qu’on connaîtrait une telle situation… Et si cela devait arriver, Gilles (Muller) m’a dit que s’il avait du temps, il viendrait nous aider à remonter à l’étage supérieur. Et s’il est là, nos chances de gagner augmentent », concluait Goudenbour. Elles passeront de 25 % à 68 % pour être précis…
Julien Carette
VENDREDI
15 h 45 Cérémonie d’ouverture
16 h Alex Knaff (ATP 1692) – Casper Ruud (ATP 557)
suivi de Ugo Nastasi (ATP 853) – Viktor Durasovic (ATP 707)
SAMEDI
17 h Gilles Kremer/Mike Scheidweiler – Viktor Durasovic/Casper Ruud *
DIMANCHE
14 h Ugo Nastasi – Casper Ruud*
suivi de Alex Knaff – Viktor Durasovic*
* Les joueurs pour ces rencontres peuvent changer.